Des inondations et des coulées de boue mortelles au Japon. Des glissements de terrain et des écoles fermées en Inde. Des inondations monstres au Vermont et dans l’État de New York. Ces derniers jours, plusieurs pays font face simultanément à d’importantes inondations et ce phénomène pourrait devenir de plus en plus fréquent en raison des changements climatiques.

Du temps chaud et humide

PHOTO SHAMMI MEHRA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des membres de l’armée indienne évacuent des résidants d’un village inondé par les pluies de mousson, près de Jalandhar, mercredi.

Ces derniers jours, des régions comme le sud-ouest du Japon, la capitale indienne New Delhi et l’est des États-Unis, qui sont fortement touchées par les inondations, connaissent des températures élevées. « Il y a beaucoup de chaleur, donc l’atmosphère peut contenir beaucoup d’humidité. Toute cette humidité se déverse en précipitations », explique André Monette, chef de service de la météorologie à MétéoMédia.

Les polluants exacerbent le phénomène

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Les fortes pluies ont entraîné cette semaine des glissements de terrain au Japon, notamment à Kurume, dans la région de Fukuoka.

Les polluants, tels que le dioxyde de carbone et le méthane, contribuent à l’élévation de la température et de l’humidité atmosphérique. En emprisonnant la chaleur plutôt que de la dissiper, ces polluants entraînent un réchauffement climatique. « Si les températures sont en hausse, ça peut amener [des pluies intenses] plus souvent », dit André Monette.

De plus en plus d’humidité

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Des baigneurs tentent de se rafraîchir par une chaude journée à Barcelone, en Espagne, mercredi.

Selon la NASA, chaque degré Celsius d’élévation de la température atmosphérique de la Terre peut entraîner une augmentation d’environ 7 % de la quantité de vapeur d’eau présente dans l’atmosphère. Depuis la fin du XIXsiècle, les températures moyennes à la surface du globe ont augmenté d’environ 1,1 °C, indique l’agence américaine sur son site internet. Cette augmentation progressive contribue à accroître l’humidité dans l’atmosphère.

L’injustice climatique

PHOTO LUKE SHARRETT, ARCHIVES BLOOMBERG

Centrale électrique au charbon en Virginie-Occidentale, aux États-Unis

Selon le climatologue Gavin Schmidt, qui dirige l’Institut Goddard d’études spatiales de la NASA, les régions les plus touchées par les changements climatiques ne sont pas les plus grands émetteurs de polluants responsables du réchauffement de la planète. « L’essentiel des émissions provient des pays occidentaux industrialisés et l’essentiel des impacts se produit dans des endroits qui n’ont pas de bonnes infrastructures, qui sont moins bien préparés aux extrêmes climatiques et qui n’ont pas de véritables moyens de gérer ce phénomène », a-t-il déclaré à l’Associated Press.

L’effet des infrastructures

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Un thermomètre affichait 41 °C au centre-ville de Rome, en Italie, mardi.

Les infrastructures ont également un effet sur les inondations, comme le souligne l’organisation mondiale à but non lucratif Environmental Defense Fund, sur son site internet. Les routes, les trottoirs, les bâtiments et les pratiques agricoles ont entraîné la suppression de nombreux éléments naturels du paysage. Ces éléments naturels jouent normalement un rôle crucial en ralentissant le cheminement des eaux de pluie à travers le sol et en favorisant leur absorption par la terre.

Avec l’Associated Press