L'Assemblée nationale a atteint de peine et de misère la zone paritaire, les Québécois ayant élu 52 femmes lundi, ce qui représente 41,6 % de la députation, soit à peine le minimum de 40 % requis pour rejoindre la définition de la zone paritaire.

François Legault aura tout de même le beau jeu pour réaliser sa promesse d'un cabinet paritaire puisque la Coalition avenir Québec (CAQ) a fait élire 28 femmes. Celles-ci ne représentent toutefois que 37,8 % de la députation caquiste, alors que le parti comptait 52 % de candidates sur la ligne de départ.

En termes de proportion de députées, c'est Québec solidaire (QS) qui remporte la palme, ayant fait élire cinq femmes parmi ses 10 députés, soit exactement la moitié. Il s'agit cependant d'un léger recul par rapport à son point de départ, alors que 52,8 % des candidats de la formation de gauche étaient des femmes.

Les libéraux de Philippe Couillard (PLQ) sont les seuls à avoir amélioré leur représentation féminine par rapport à la ligne de départ; le PLQ comptait 44 % de femmes parmi ses candidats et celles-ci détiennent désormais 50 % de leurs 32 sièges.

Le Parti québécois (PQ), au contraire, a vu sa représentativité féminine fondre avec son nombre de sièges. En début de course, 40,8 % des aspirants-députés étaient des femmes, mais au final, avec trois députées sur neuf, cette représentativité a chuté à 33,3 %.

Diversité culturelle

La Presse canadienne a demandé aux quatre partis de lui fournir la liste de ses candidats et candidates qui sont issus des communautés culturelles, c'est-à-dire ceux et celles qui sont nés à l'extérieur du Québec ou du Canada ou qui représentent la communauté culturelle dont ils sont issus.

Sur le plan global, l'Assemblée nationale comptera 18 élus - hommes et femmes - issus de la diversité culturelle, soit 14,4 % de la députation, une proportion qui se rapproche sensiblement de celle que l'on retrouve dans la population.

Les résultats par parti varient toutefois considérablement.

Les membres de communautés culturelles représentaient au départ 10,4 % des candidats de la CAQ, mais la députation, au final, n'en compte que 6,8 %, soit cinq des 74 députés.

Les libéraux ont obtenu de bien meilleurs résultats à ce chapitre; eux qui alignaient 15,2 % de candidats provenant des communautés culturelles en comptent maintenant 31,3 % au sein de leur caucus, soit 10 députés sur 32.

Québec solidaire, qui présentait la meilleure proportion au départ avec 21,6 % de candidats issus de la diversité culturelle, se retrouve avec une proportion de 30 % (3 sur 10) à l'issue du scrutin.

Le Parti québécois, de ce côté, fait piètre figure. Dès le départ, seulement 9,6 % de ses candidats provenaient d'une communauté culturelle et aucun ne s'est retrouvé avec un siège à l'Assemblée nationale.

LGBTQ et autochtones, les parents pauvres

Ce sont également les quatre partis qui ont fourni la liste de leurs candidats et candidates s'identifiant publiquement comme membres de la communauté LGBTQ+.

Sur le total des députés élus, quatre sont de la communauté LGBTQ+, pour une proportion de 3,2 % des élu-e-s.

De ce côté, la Coalition avenir Québec a amélioré son pourcentage; ses deux candidats, qui représentaient 1,2 % du total de l'armada caquiste, ont été élus, portant la proportion à 2,7 % des 74 députés caquistes.

Le PQ, lui, peut se consoler de ce côté; les membres de la communauté LGBTQ+ représentaient seulement 2,4 % de ses candidats. Un seul a été élu, mais il représente à lui seul 11,1 % de sa députation (1 sur 9).

Québec solidaire est demeuré parfaitement stable de ce côté, ayant mis sur les rangs 10,4 % de candidats issus de la diversité sexuelle et en ayant 10 % au sein de sa députation (une sur 10).

Le PLQ alignait de son côté une proportion de 3,2 % de candidats et a échoué à en faire élire un seul, soit un résultat final de 0 % de députés LGBTQ+.

Le plus triste constat demeure cependant du côté des peuples autochtones.

Un seul parti a présenté une candidate autochtone, soit Québec solidaire qui n'a pas réussi à faire élire Alisha Tukkiapik, une Inuite, dans la circonscription d'Ungava.

C'est donc dire que la représentativité des peuples autochtones demeure inexistante dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.