Des groupes luttant contre la pauvreté reprochent à Stephen Harper d'éviter de répondre aux questions sur les mesures à prendre pour aider les Canadiens pauvres, alors que des perturbations économiques menacent de plonger encore plus de gens dans la pauvreté.

Le premier ministre est le seul des leaders des principaux partis politiques à être absent d'une vidéo préparée par une coalition nationale de lutte contre la pauvreté, qui doit être officiellement lancée ce lundi sur YouTube.La vidéo s'inscrit dans une campagne pancanadienne de l'Assemblée des premières nations et de la coalition Abolissons la pauvreté, qui regroupe 1000 organismes de développement, syndicats, groupes étudiants et églises, pour inscrire la pauvreté à l'ordre du jour de la campagne électorale fédérale.

Le libéral Stéphane Dion, le bloquiste Gilles Duceppe, le néo-démocrate Jack Layton et Elizabeth May, du Parti vert, répondent tous à des questions sur la vidéo.

«Dans tous les cas, ils ont quelque chose à dire sur ce qu'ils feront pour s'attaquer à la pauvreté, mondiale, nationale et chez les autochtones, affirme Dennis Howlett, le coordinateur de la coalition. Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas de nouvelles de Stephen Harper.

Selon lui, les responsables des médias au Cabinet du premier ministre coordonnateur ont dit aux représentants de la coalition que leurs questions étaient trop spécifiques. Mais la coalition souhaite justement obtenir des engagements précis des chefs de parti, a-t-il expliqué.

M. Howlett dit que sa coalition représente un large spectre de positions politiques et qu'elle pourrait avoir un impact sur le résultat du scrutin dans certaines circonscriptions.

La coalition réclame notamment un plan national de lutte à la pauvreté, comprenant des objectifs mesurables à atteindre d'ici cinq ans. Elle préconise aussi la mise en vigueur de l'Accord de Kelowna, un programme de 5,1 milliards $, pour améliorer les conditions de vie des autochtones.

Ce projet libéral avait été écarté par les conservateurs. Et elle demande aux candidats fédéraux de s'engager à hausser l'aide internationale à 0,7 pour cent du revenu national d'ici 10 ans.

Une récente étude de l'Institut C.D. Howe indiquait qu'environ 11 pour cent des Canadiens - autour de 3,4 millions de personnes - se trouvent sous ce que Statistique Canada appelle le seuil de faible revenu. En fonction de ce critère, une famille de quatre personnes vivant dans une petite ville et ayant un revenu après impôts inférieur à 27 000 $ par an est considérée relativement pauvre.

Le groupe antipauvreté Campagne 2000 affirmait dans un rapport datant de septembre dernier que 800 000 enfants au Canada vivent dans la pauvreté.