Stephen Harper a tenu en totalité la moitié de ses promesses électorales après que les conservateurs eurent chassé les libéraux du pouvoir aux dernières élections, selon une analyse de La Presse Canadienne.

Les conservateurs ont fait des progrès pour ce qui est de plusieurs autres engagements. En comptant les promesses électorales partiellement tenues, le parti arrive à un résultat de 70 pour cent.Cette analyse survient au moment où M. Harper se prépare à dévoiler une nouvelle série de promesses, possiblement dès lundi, deux semaines avant que les Canadiens se rendent aux urnes où ils livreront leur verdict quant à la performance du gouvernement conservateur.

Le premier ministre a récemment soutenu devant une foule partisane qu'une «situation parlementaire difficile» et des crises imprévues ont empêché son gouvernement minoritaire de tenir toutes ses promesses. Il a demandé aux Canadiens de lui donner un «mandat fort» pour pouvoir accomplir les éléments prévus au programme conservateur.

«Je crains, évidemment, de me retrouver dans un Parlement fractionné, fractionniste et obstructionniste», a dit M. Harper.

Une analyse des promesses conservatrices faites lors de la dernière campagne indique que la situation minoritaire du gouvernement l'a parfois empêché d'aller aussi loin qu'il ne l'aurait voulu, notamment en ce qui a trait au durcissement des lois anti-crime.

L'analyse souligne toutefois que le gouvernement a manqué à ses promesses dans plusieurs domaines, dont la sécurité nationale et la réforme parlementaire. Certains opposants accusent également le gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses sur les enjeux des autochtones, l'imputabilité et les soins de santé.

La Presse Canadienne a étudié 236 promesses contenues dans le programme conservateur de janvier 2006, sur des sujets allant de l'agriculture à l'économie en passant par les enjeux sociaux et le commerce.

L'analyse indique qu'un peu plus de 50 pour cent des promesses ont été tenues, alors que 20 pour cent l'ont été partiellement. Les autres engagements, un peu moins de 30 pour cent, n'ont pas été respectés.

L'analyse ne portait que sur ce que les conservateurs ont écrit dans leur document électoral et ne touchait pas les initiatives lancées par la suite ou les programmes que les partis de l'opposition et les groupes d'intérêt ont demandé au gouvernement d'étudier.

Les conservateurs ont tenu la plupart de leurs promesses dans plusieurs domaines, comme l'économie, les infrastructures et les enjeux sociaux, mais ils n'ont pas respecté leurs engagements dans 14 secteurs, selon l'étude.

Par exemple, le gouvernement a mis en place des mesures pour les étudiants, dont des allègements fiscaux et de l'aide pour les prêts. Il n'a toutefois rien fait en matière de financement de la formation post-secondaire.

Par ailleurs, en brisant sa promesse de ne pas imposer les fiducies de revenu, le gouvernement s'est attiré les foudres des aînés et d'autres personnes qui ont considéré ce geste comme une trahison.

Le gouvernement n'a pas, non plus, respecté sa promesse de créer un service de renseignement étranger, de faire de tous les votes aux Communes des votes libres et de réformer la Loi d'accès à l'information. «La Loi est comme du fromage suisse, elle est pleine de trous», a déploré Duff Conacher, de Démocratie en surveillance, un groupe qui lutte pour l'intégrité en politique.