Le Bloc québécois avertit Stephen Harper qu'il n'aura pas les coudées franches dans le prochain Parlement.

A l'entrée des députés au caucus bloquiste, réuni à Montréal jeudi, le leader parlementaire du Bloc, Pierre Paquette, a reconnu que les conservateurs avaient renforcé leur position en arrachant près d'une vingtaine de sièges de plus par rapport au scrutin de 2006 et que les libéraux se trouvaient désormais affaiblis.

Il a cependant précisé que les Canadiens avaient une nouvelle fois refusé une majorité aux conservateurs et que ceux-ci n'avaient donc toujours pas la légitimité requise pour aller de l'avant avec des politiques rejetées par une majorité d'électeurs. Si M. Harper tentait un tel «coup de force», il en paierait un lourd prix politique, a déclaré M. Paquette.

«Je pense qu'il doit revenir sur terre, M. Harper, et comprendre le message que lui ont lancé les Québécois, mais aussi les Canadiens. On ne le veut pas majoritaire parce qu'on a peur de ses politiques, donc s'il applique ces politiques là, il va en payer le prix politique», a lancé le député de Joliette.

En ce sens, le Bloc a atteint, selon lui, son objectif initial qui était d'empêcher le Parti conservateur d'obtenir une majorité.

Le député de Joliette a dit voir une avancée pour le mouvement souverainiste dans le fait que les Québécois ont démontré une nouvelle fois qu'ils sont «distincts».

M. Paquette a d'ailleurs refusé de voir un recul dans le fait que le Bloc n'a obtenu que 38 pour cent des suffrages, une baisse de 4 pour cent par rapport à l'élection de 2006.

«C'est sûr qu'il y a eu plusieurs élections et on sent un certain essoufflement du côté de l'électorat. Il est clair que si le taux de partipation avait été plus élevé, notre pourcentage d'appui aurait été à la hauteur de ce qu'on a eu dans le passé», a soutenu le bloquiste.

Bien que le Nouveau Parti démocratique ait réalisé un gain correspondant à 4 pour cent dans les suffrages au Québec, M. Paquette a répété qu'il fallait surtout retenir le fait que le Bloc avait réussi à barrer la route aux conservateurs dans la province.

La plupart des députés élus et plusieurs candidats défaits étaient présents à la réunion du caucus. Ceux-ci ont réservé un accueil triomphal à leur chef, Gilles Duceppe. Outre M. Duceppe, c'est la députée de Vaudreuil-Soulanges, Meili Faille, qui a obtenu l'ovation la plus généreuse elle qui, par sa réélection, a fait mordre la poussière au ministre non-élu Michael Fortier.