Les piètres résultats des libéraux aux élections générales de mardi n'aideront pas le parti à renflouer ses coffres. Le Parti libéral du Canada devrait en effet perdre au moins 1,6 million $ en subvention gouvernementale en raison du peu d'appuis qu'il a reçus de la part des électeurs.

À l'opposé, le Parti vert verra son allocation augmenter, ses appuis à l'échelle du pays étant passés de 4,5 pour cent aux élections de 2006 à 6,8 pour cent cette année. Cette hausse du nombre de votes verts se traduira par une augmentation de 540 000 $ de son allocation, qui s'élèvera l'an prochain à 1,3 million $. Le Parti conservateur, le NPD et le Bloc québécois, qui ont tous obtenu moins de votes qu'en 2006, perdront une partie de l'argent qu'ils reçoivent des contribuables. Ces baisses peuvent être expliquées par le faible taux de participation des électeurs.

L'allocation versée aux partis a été instaurée en 2004, dans le cadre d'une réforme électorale. Chaque parti recevant plus de 2 pour cent des votes dans une élection avait alors droit à 1,75 $ par vote exprimé. Aujourd'hui, les partis ont droit à 1,95 $ par vote.

Des représentants du Parti libéral ont cherché à minimiser les impacts de leurs pertes. «Nous en sommes toujours à calculer nos dépenses et il est encore beaucoup trop tôt pour déterminer quelle est notre situation financière à la suite de la campagne», a indiqué le directeur des communications du parti, Daniel Lauzon.

Selon lui, de nombreux facteurs auront un impact sur les finances du parti dans les prochains mois. «Notre campagne de financement et les ventes faites lors de notre tournée des médias ont donné de meilleurs résultats que ce que nous avions prévu», a-t-il souligné, ajoutant qu'il était confiant de voir les finances du parti s'améliorer.

La chef du Parti vert, Elizabeth May, s'est réjouie de l'augmentation de l'allocation qui sera remise à son parti, notamment parce que cela reflète l'appui de près d'un million d'électeurs à son parti.

Selon elle, les revenus supplémentaires sont essentiels pour le parti, qui a dû emprunter 2 millions $ pour financer la dernière campagne, qui lui a coûté 4 millions $. «Nous avons encore un tout petit budget en comparaison avec les autres partis», a précisé Mme May.

Les libéraux, les néo-démocrates et les conservateurs ont sans doute dépensé près de 20 millions $, la limite qui leur était consentie par la loi électorale. Cette limite tient compte du nombre d'électeurs dans chaque circonscription où les partis présentent des candidats.

Les suffrages exprimés pour le PLC au pays sont passés de 4 479 415 en 2006 à 3 629 990 mardi. Le Parti vert a obtenu 940 747 voix, contre 664 068 il y a deux ans.