A la grandeur du pays, de nombreux électeurs issus des secteurs ruraux, des communautés autochtones ou des milieux étudiants, en particulier, ont eu de la difficulté à voter à l'occasion des élections générales de mardi en raison des nouvelles règles électorales.

Reg Meade est peut-être le maire de Wabowden depuis longtemps, et sa soeur la directrice de scrutin de cette communauté du nord du Manitoba, cela ne l'a pas empêché de se faire demander une carte d'identité en bonne et due forme - avec adresse complète - avant de pouvoir voter lors du scrutin.

M. Meade a indiqué que plusieurs personnes dans sa situation avaient carrément décidé de ne pas retourner au bureau de scrutin après ne pas avoir été autorisées à enregistrer leur vote parce qu'elles n'étaient pas en possession de papiers d'identité jugés acceptables.

Le taux de participation au scrutin de mardi a été le plus faible jamais enregistré, et de nombreux observateurs ont expliqué la situation par les amendements apportés à la Loi électorale, exigeant de tout électeur remplissant un bulletin de vote qu'il présente une carte d'identité émise par le gouvernement, incluant l'adresse de son détenteur.

La plupart des résidants de Wabowden n'ont pas de carte d'identité, et encore moins d'adresse traditionnelle, a indiqué M. Meade. Seul le bureau du conseil communautaire compte une case postale. Les quelque 500 résidants du village reçoivent leur courrier via le service de poste restante.

«Un ensemble de règles pour Ottawa ne convient pas (...) aux communautés plus petites, éloignées», a affirmé M. Meade, qui représente également 52 collectivités autochtones du nord du Manitoba.

«Il doit bien y avoir une marge de manoeuvre permettant aux gens de se rendre aux bureaux de scrutin et de voter», a-t-il ajouté.

Le Parlement a décidé de modifier la Loi électorale, il y a deux ans, afin de réduire les cas de fraude électorale.