Les autorités militaires canadiennes envisagent de participer à un programme controversé qui vise à aider les villageois à se défendre eux-mêmes contre les talibans. Il semble qu'un nombre de plus en plus élevé de civils afghans s'opposent aux insurgés dans le district de Panjwaii, souvent avec des résultats violents.

Dans les dernières semaines, les soldats canadiens en mission dans le district de Panjwaii, la zone où se trouve le plus gros de la force militaire canadienne en Afghanistan, ont constaté plusieurs confrontations entre des civils et des insurgés.

Ce phénomène est considéré comme un signe positif, non seulement pour les troupes canadiennes, mais aussi pour l'ensemble des militaires de l'OTAN postés dans le pays. L'organisation internationale tente d'organiser des réseaux de résistance aux talibans dans les régions les plus éloignées du pays.

Plus tôt cette année, des responsables de l'OTAN avaient conclu une entente avec Kaboul afin de mettre sur pied un programme d'entraînement de milices locales. Les formations ont déjà commencé dans le nord du district de Kandahar, afin d'appuyer la stabilisation de zones où la coalition a déployé un nombre moindre de soldats.

Jusqu'à récemment, les hauts gradés canadiens avaient exprimé beaucoup de réticence à participer à ce genre de programme, souvent considéré comme favorisant le développement de groupes armés insoumis. Mais comme les soldats doivent commencer à quitter l'Afghanistan dès l'an prochain, les inquiétudes semblent se tempérer.

Dans le programme déjà existant, les forces spéciales américaines fournissent l'entraînement, l'équipement et, dans certains cas, des armes aux villageois. L'objectif est, à terme, d'incorporer ces villageois dans les forces policières locales.

Pour que le programme soit un succès, certaines conditions sociales doivent être en place, selon le colonel américain Dave Bellon, en charge des opérations de l'OTAN pour le sud du pays. Par exemple, les villageois doivent d'abord avoir atteint un seuil d'exaspération élevé vis-à-vis des talibans avant de participer au projet de milices locales, de l'avis du militaire.