Le Bloc québécois et le Parti vert ont offert leur appui mercredi à la Première nation de Kebaowek qui s’oppose au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Chalk River, en bordure de la rivière des Outaouais.

Au cours d’une conférence de presse, mercredi, les élus du Bloc québécois et du Parti vert du Canada ont indiqué leur soutien à la Première Nation de Kebaowek, qui réclame l’abandon du projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Chalk River, en Ontario, tout près de la frontière québécoise.

Le projet controversé a reçu le feu vert de la Commission canadienne de sûreté nucléaire au début de l’année. Les Laboratoires Nucléaires canadiens pourront construire une « installation de gestion des déchets près de la surface », qui recevra des matières radioactives de faible activité pendant au moins 50 ans.

« J’ai peur que ma région, et la frontière de ma région deviennent la poubelle nucléaire du reste du Canada. C’est une préoccupation majeure », a lancé Sébastien Lemire, député bloquiste de la circonscription d’Abitibi-Témiscamingue. L’élu critique également « les processus de dialogue [avec les Premières Nations] qui ont été complètement bâclés ».

« Je suis ici aussi pour interpeller le ministre Wilkinson [des Ressources naturelles] pour qu’il fasse une intervention politique pour mettre fin à ce projet-là définitivement », a-t-il ajouté.

Selon la cheffe du Parti vert du Canada, le projet a été autorisé « malgré la volonté ferme et sans équivoque du peuple algonquin » qui n’en veut pas. « C’est un honneur d’être ici au nom du Parti vert avec les chefs autochtones et mes amis et collègues, un grand merci. Merci au Bloc québécois pour cette conférence de presse. Nous sommes ensemble contre ce projet nucléaire. »

« Ensemble, nous élevons notre voix pour aborder une question de grande importance. Le besoin urgent d’arrêter la construction d’une installation de gestion des déchets près des services de Chalk River », a affirmé solennellement le chef de la Première nation de Kebaowek, Lance Haymond.

Rappelons que la communauté anichinabée a déposé la semaine dernière un recours en Cour fédérale afin de faire annuler la décision de la Commission canadienne de sûreté nucléaire.

Le projet est d’ailleurs contesté par plus de 100 municipalités, dont Montréal et Gatineau, qui s’inquiètent des risques éventuels pour la source d’eau potable de millions de personnes vivant le long de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, en aval du site de Chalk River.

Des organisations environnementales ont également manifesté leurs inquiétudes, dont l’Association canadienne du droit de l’environnement.

Le projet prévoit la construction du site d’enfouissement à environ 1 kilomètre de la rivière des Outaouais. On pourra y enfouir jusqu’à 1 million de mètres cubes de déchets radioactifs de faible activité.

Avec Jean-Thomas Léveillé, La Presse