Les produits de nombreux maraîchers québécois ont dû être laissés dans les champs cette année. Ils montrent des symptômes d’une infection au virus de la mosaïque du concombre.

« Quasiment 75 % de nos concombres et de nos petites courgettes ont été perdus », soupire Vyckie Vaillancourt, de la ferme homonyme à Laval. Elle estime avoir perdu environ 40 % de ses autres courges, et près de 50 % de ses poivrons.

« En ce moment, on est en perte dans ces champs-là », dit-elle, mais l’entreprise va s’en tirer grâce à ses cultures variées et ses différentes sources de revenus. Selon Mme Vaillancourt, plusieurs de ses voisins ont aussi subi des pertes importantes.

« Des symptômes et des dommages associés au virus de la mosaïque du concombre (Cucumber mosaic virus – CMV) et à des Potyvirus ont été identifiés », prévient le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) dans un avis publié à la fin du mois d’août. « Des champs de concombres, de courges, de courgettes, de citrouilles et de melons sont fortement atteints dans les régions de la Montérégie, de Laval, de Lanaudière, du Centre-du-Québec et de la Capitale-Nationale. »

Consultez l’avis du MAPAQ

« Des cultures de haricots, de poivrons et de cerises de terre sont également affectées », précise-t-on.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La ferme Vaillancourt a subi des pertes importantes dans ses récoltes vraisemblablement à cause du virus de la mosaïque du concombre.

Mme Vaillancourt décrit les symptômes comme des taches, d’abord sur les feuilles des plants, puis sur les fruits et les légumes eux-mêmes. Ceux-ci deviennent mous et ne répondent plus aux standards esthétiques des acheteurs, explique-t-elle, et il n’y a pas de remède pouvant sauver les plants touchés.

Risques limités et causes connues

Les dommages sont toutefois variables en fonction du stade de croissance des plants au moment de l’infection, précise Catherine Lessard, directrice économie, politique et recherche de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ).

 C’est un virus qui ne va pas nécessairement affecter la qualité des légumes […] et qui n’a absolument aucun impact sur la santé humaine.

Catherine Lessard, directrice économie, politique et recherche de l’APMQ

L’APMQ n’est pas encore en mesure d’évaluer l’étendue des dommages, mais elle a contacté tous ses membres à cette fin. Le MAPAQ indique que les producteurs assurés peuvent effectuer un avis de dommage « dans les plus brefs délais » auprès de la Financière agricole du Québec (FADQ).

Selon Mme Lessard, des insectes seraient à la source de cette éclosion. « Les pucerons étaient très nombreux dans les cultures du soja, entre autres, cette année », dit-elle.

Puis on comprend que les pucerons se sont déplacés du soja vers les cultures maraîchères et qu’ils ont transmis le virus.

Catherine Lessard, directrice économie, politique et recherche de l’APMQ

Des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) ont aussi été alertés par des producteurs québécois et procèdent en ce moment à des analyses afin de déterminer les causes exactes des pertes. Selon Mamadou Lamine Fall d’AAC, le virus de la mosaïque du concombre est « le candidat idéal » pour expliquer les dommages observés, mais rien n’est confirmé du côté du ministère fédéral.