(Montréal) Plusieurs ministères et organismes gouvernementaux du Québec, comme la Régie de l’assurance-maladie et la Société de l’assurance-automobile, seront touchés par une journée de grève, mercredi.

Quelque 23 000 membres du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) tiendront alors leur première journée de grève, à compter de 0 h 01 la nuit prochaine, le 30 mars.

Les membres du SFPQ se sont déjà dotés d’un mandat de 10 journées de grève à être tenues au moment opportun. Ils n’ont toujours pas renouvelé leur convention collective 2020-2023, contrairement aux autres syndicats des secteurs public et parapublic.

Il s’agit d’employés au soutien administratif dans les différents ministères, ainsi que dans des organismes gouvernementaux, notamment des techniciens en informatique, des employés de bureau, des employés dans les centres d’appels.

Environ 4000 des membres du SFPQ dispenseront toutefois les services essentiels. Ces gens affectés aux services essentiels sont, par exemple, les greffiers et les huissiers-audienciers dans les tribunaux et les agents qui émettent les chèques d’aide sociale, a précisé en entrevue mardi Christian Daigle, président général du SFPQ.

Litige : la rémunération

Le litige avec le gouvernement du Québec porte sur la rémunération. M. Daigle affirme que les salaires sont peu élevés dans la fonction publique, au point où le recrutement est difficile et même la rétention du personnel, puisque le secteur privé paie mieux.

À titre d’exemple, un technicien en informatique classe 10 grade 1 gagne présentement 38 300 $ au premier échelon et jusqu’à 54 300 $ au 12e échelon (taux à compter d’avril 2019, lors de la dernière augmentation). Un technicien en informatique classe 5 (principale) gagne 41 800 $ au premier échelon et jusqu’à 59 300 $ au 12e échelon.

M. Daigle rapporte qu’il faut parfois faire appel au secteur privé, qui coûte plus cher, à cause du manque d’effectifs ou d’expertise dans la fonction publique.

De même, il note que 1000 postes en technologie de l’information sont ouverts, mais ne trouvent pas preneurs. « On perd une expertise pour analyser des projets », déplore-t-il.

Il soutient que ce sont aussi ces conditions de travail qui font que des citoyens « n’ont pas de réponse dans des délais raisonnables » lorsqu’ils contactent un ministère, un organisme gouvernemental. « On manque d’effectifs dans tous les ministères. »

Des rassemblements sont prévus dans plusieurs grandes villes du Québec dans le cadre de cette journée de grève du 30 mars.

Les négociations ne sont pas rompues pour autant. « Nous sommes toujours en négociation. Nous allons laisser place à la discussion aux tables », a fait savoir le cabinet de la ministre Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor. La ministre n’a pas voulu commenter davantage.