(Québec) La coroner qui a enquêté sur la mort de Joyce Echaquan outrepasse-t-elle son mandat lorsqu’elle recommande au gouvernement de reconnaître le racisme systémique ?

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, en est convaincu. Il déplore que Géhane Kamel ait imposé un « biais idéologique » et tiré des « conclusions sociologiques » dans son rapport.

Elle aurait dû, selon lui, se contenter de tirer des conclusions « factuelles » sur les circonstances du décès. « Elle va plus loin que le mandat d’un coroner », a-t-il déploré mardi en point de presse à l’Assemblée nationale.

M. St-Pierre Plamondon est appuyé dans son analyse par le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et, jusqu’à preuve du contraire, par le gouvernement Legault, qui nie l’existence du racisme systémique.

C’est pourtant le rôle de Me Kamel de demander que l’on reconnaisse le racisme systémique, dans la mesure où elle l’identifie comme l’une des causes de la mort de Mme Echaquan, estime quant à elle Dominique Anglade.

« C’est l’éléphant dans la pièce, a déclaré la cheffe libérale en point de presse. Je ne pense pas que c’est poser un regard social ; je pense que c’est nommer le problème. »

Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, abonde dans le même sens.

« Si cette coroner juge que le racisme est une cause de ce décès, ce n’est pas seulement son mandat, c’est sa responsabilité légale et morale que de le dire », a-t-il dit.

« Si ça indispose certains politiciens, ça leur appartient. La coroner fait son travail et c’est à nous maintenant de décider ce qu’on fait avec ces observations », a-t-il ajouté.

Joyce Echaquan, une femme atikamekw de 37 ans, est morte le 28 septembre 2020 sous une pluie d’insultes à l’hôpital de Joliette.