Une centaine de personnes se sont rassemblées mardi soir à la place Émilie-Gamelin, à Montréal, à la mémoire de Joyce Echaquan qui a perdu la vie après avoir été insultée par le personnel médical à l’hôpital de Joliette, le 28 septembre 2020.

La famille de Joyce Echaquan, accompagnée de plusieurs travailleurs de la santé, était présente pour la veillée, dans le but de réclamer la justice et l’équité pour les peuples autochtones.

« Il faut travailler ensemble pour déconstruire les préjugés. Il faut travailler ensemble pour un meilleur avenir, pour que mes enfants n’aient pas peur de recevoir des services publics et n’aient pas peur de tenir la main de ceux qui ne sont pas autochtones » a affirmé Constant Awashish, Grand Chef du Conseil de la Nation atikamekw, lors de la veillée.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LAPRESSE

Veillée en mémoire de Joyce Echaquan à la Place Émilie-Gamelin

Ils demandent l’adoption du Principe de Joyce, qui « vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle ».

Dans la dernière année, des centaines de sages-femmes, médecins, acupunctrices, infirmières, psychologues ont soutenu l’appel à endosser le principe de Joyce, a soutenu la coalition « Uni.e.s pour Joyce ».

« Malgré le soutien important du gouvernement fédéral, des universités, des ordres professionnels et des associations du domaine de la santé, le gouvernement du Québec refuse de reconnaître l’existence du racisme systémique et d’adopter le Principe de Joyce », a déploré le collectif.

« La mémoire de Joyce ne doit pas s’effriter. La porte qu’elle a ouverte est trop importante, elle ne peut pas être morte en vain. Nous lui devons de continuer à nous battre pour faire tomber les préjugés et nous attaquer aux injustices. Nous demandons à tous de participer afin de ramener au premier plan la lutte vers la justice et l’équité », avait affirmé quelques jours plus tôt le conjoint de Mme Echaquan, Carol Dubé, dans un communiqué diffusé sur la page Facebook du Conseil des Atikamekw de Manawan.

La veillée s’est conclue par une envolée de lanternes.

Une journée de commémoration

Une cérémonie a eu lieu en fin de matinée, devant l’hôpital de Joliette, en présence de la famille de Joyce Echaquan, accompagnée de plusieurs membres de la communauté atikamekw.

Le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière a également organisé une veillée à la mémoire de la victime à 18 h à Joliette.

Plusieurs activités ont aussi eu lieu mardi dans le village de Manawan, au cœur de la forêt de Lanaudière, où « seuls les services essentiels et commerciaux » seront ouverts. Le Conseil des Atikamekw a décrété une journée de congé pour tout son personnel.

L’évêque de Joliette, Mgr  Louis Corriveau, invite par ailleurs la population à une célébration commémorative, le 2 octobre à 16 h, à la cathédrale de Joliette.

Avec Suzanne Colpron, La Presse