(Ottawa) Le gouvernement fédéral distribuera 30 millions aux communautés autochtones et environ 65 millions à des organismes locaux à travers le pays pour soutenir la sécurité alimentaire en temps de COVID-19.

La ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé vendredi que Banques alimentaires Canada et le Club des petits déjeuners recevront chacun 18,5 millions. De leur côté, les Centres communautaires d’alimentation du Canada, Second Harvest et l’Armée du Salut se verront tous octroyer presque 9 millions.

« Nous travaillons de très près avec ces organismes, a affirmé Mme Bibeau en entrevue. Nous suivons ce qu’ils font. Ils nous tiennent informer de ce qui se passe sur le terrain. »

Le gouvernement fédéral avait initialement annoncé une aide de 100 millions pour le fonds d’urgence de sécurité alimentaire en octobre, qui avait déjà reçu un autre financement de 100 millions au printemps.

Selon le premier ministre Justin Trudeau, les banques alimentaires, les organismes locaux et les communautés autochtones pourront acheter et distribuer de la nourriture de façon sécuritaire grâce à ces fonds.

« Plus d’un tiers des Canadiens qui ont recours à des banques alimentaires sont des enfants, a affirmé le premier ministre. C’est inacceptable. »

Porte-parole pour l’Armée du Salut à Ottawa, Glenn Van Gulik a avancé que son organisme a vu son nombre de demandes d’aide augmenter de façon considérable.

« Dans beaucoup trop de cas, il s’agit d’individus et de familles qui demandent de l’aide pour la première fois », a-t-il déploré.

M. Van Gulik estime que la subvention du fédéral a permis à l’Armée du Salut d’offrir son soutien à environ 400 communautés canadiennes.

Lors des premiers mois de la pandémie, la branche de l’organisme à Ottawa a joint ses forces avec la banque alimentaire de la ville pour permettre à des familles de recevoir de la nourriture sans quitter leur domicile, a expliqué M. Van Gulik.

Les 30 millions décernés à Services aux Autochtones Canada serviront à bonifier son fonds de soutien à la communauté pour améliorer l’accès à de la nourriture pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis.

Les communautés autochtones, surtout celles qui vivent en territoire éloigné, sont particulièrement à risque, selon le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller.

« Ils sont particulièrement vulnérables à tout changement dans la chaîne d’approvisionnement de nourriture », a-t-il avancé.

Menant un groupe qui soutient les communautés autochtones dans le nord de l’Ontario, Indigenous Food Circle, Jessica McLaughlin a participé à un panel suivant l’annonce ministérielle. Elle a avancé que toutes les communautés ont besoin de mesures adaptées pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire. Au début de la pandémie, elle estime que son groupe n’avait qu’un budget de 15 000 $.

Un rapport de Statistiques Canada a dévoilé cette semaine que 14,6 % des répondants à un sondage mené en mai avaient connu de l’insécurité alimentaire dans les 30 jours précédents.