La décision du prince Harry et de sa femme, Meghan, de prendre leurs distances de leurs rôles « séniors » dans la famille royale a causé bien des remous. Au Canada, une question demeure : les contribuables paieront-ils le prix de la décision du couple, qui pourrait s’installer une partie de l’année au pays ?

« Les coûts pour assurer la protection des membres de la famille royale pendant une visite au Canada sont prévus dans l’actuel budget de fonctionnement [de la Gendarmerie royale du Canada], a indiqué dans un courriel Catherine Fortin, des services nationaux de communication de la GRC. Pour des raisons de sécurité et étant donné que l’élaboration des plans de sécurité n’est pas encore terminée, nous ne pouvons pas divulguer les coûts. »

Or, on ne sait pas quel statut auront le duc et la duchesse de Sussex dans un proche avenir. Si Harry et Meghan ont annoncé vouloir renoncer à leur allocation royale et obtenir leur indépendance financière, ils ont aussi indiqué vouloir conserver leurs titres, l’usage d’une résidence sur les terres du château de Windsor et une protection policière.

Altesses royales, ils jouissent en ce moment de la protection internationale accordée aux personnalités officielles étrangères.

Il reste à voir s’ils seront ici en tant que membres civils ou représentants de la reine.

Vali Majd, directeur des services de protection de la firme de sécurité JTFSecurity Group

D’autres membres de la famille royale ont déjà perdu leur protection officielle en la quittant, comme la mère de Harry, la princesse Diana. Elle avait alors dû se tourner vers des gardes du corps privés pour sa protection quotidienne.

Une partie de l’année en Amérique du Nord

Le couple a annoncé son intention de passer une partie de l’année en Amérique du Nord, sans préciser dans quel pays. Bien que Meghan soit d’origine américaine, elle a travaillé à Toronto et le couple vient de passer ses vacances en Colombie-Britannique.

M. Majd doute que Harry et Meghan puissent refuser toute protection pour vivre comme de simples citoyens. « C’est très peu probable », estime-t-il, les jugeant trop populaires pour renoncer à une garde rapprochée, même privée.

Le couple a passé six semaines de vacances au Canada, notamment durant les Fêtes. La GRC a confirmé à La Presse avoir été appelée à assurer sa sécurité durant cette période, refusant d’en dire plus sur le coût et le nombre d’agents mobilisés.

PHOTO PHIL NOBLE, ARCHIVES REUTERS

Harry et Meghan ont annoncé mercredi qu’ils renonçaient à leur rôle de premier plan au sein de la famille royale britannique.

Une porte-parole du couple a confirmé à l’Agence France-Presse le retour de Meghan au Canada, malgré les nombreuses critiques déclenchées par l’annonce. Le fils du couple, Archie, âgé de 8 mois, était resté en Colombie-Britannique.

Un spécialiste new-yorkais de la sécurité, Mike Zimet, a déclaré à Reuters que les frais de protection du couple pourraient s’élever à « des millions de dollars ».

Tempête médiatique

On ne sait pas pour l’instant comment le duc et la duchesse atteindront leur indépendance financière. L’allocation royale à laquelle ils ont renoncé ne représente que 5 % de leurs revenus.

Harry et Meghan ont fait déposer la marque « Sussex Royal », selon un avis publié en décembre par l’organisme britannique chargé de la propriété intellectuelle. Elle couvre des domaines très divers, des calendriers et cartes postales aux vêtements, en passant par les services de consultation ou les campagnes caritatives.

En ce moment, Harry et Meghan sont au cœur d’une tempête médiatique. Selon la presse britannique, la reine Élisabeth II n’a pas été consultée par son petit-fils et sa femme avant l’annonce de leur décision. Elle aurait exhorté des membres de la famille à trouver une solution.

— Avec Louise Leduc, La Presse, l’Agence France-Presse et Reuters