Une récente caricature s’en prenant à Donald Trump a peut-être attiré l’attention du monde entier sur un artiste du Canada atlantique, mais l’auteur de l’image ne croit pas que ce soit le dessin lui-même qui ait entraîné la fin d’une relation de travail qu’il entretenait depuis près de vingt ans.

Michael de Adder suggère que c’est sa présence en ligne — caractérisée par des messages anti-Trump — qui a mené à la fin de son contrat avec Brunswick News, un groupe médiatique qui possède plusieurs médias au Nouveau-Brunswick.

En entrevue téléphonique, mardi, M. De Adder a confié qu’on ne lui avait pas donné de raison pour mettre fin au contrat.

Le pigiste a annoncé vendredi que Brunswick News avait annulé son contrat avec lui, un jour après qu’il eut partagé une caricature du président américain en train de jouer au golf près du corps de deux migrants qui s’étaient noyés en tentant de se rendre au Texas.

L’annulation du contrat — et le moment où la nouvelle a été annoncée — a suscité les critiques de plusieurs personnalités, dont la vedette de Star Wars Mark Hamill et l’humoriste canadien Mark Critch.

M. De Adder a toutefois souligné qu’il avait cessé il y a quelques mois d’envoyer à Brunswick News du contenu relié à M. Trump, parce que les éditeurs se plaignaient d’une mauvaise réception.

Dans un communiqué, Brunswick News a rappelé que l’artiste n’avait pas offert la caricature pour qu’elle soit publiée, ajoutant qu’il était « entièrement incorrect » de suggérer qu’elle ait un lien avec la fin de son contrat. L’entreprise dit avoir entamé depuis des semaines des pourparlers avec un autre artiste très populaire.

Malgré cette épreuve, M. De Adder dit être ravi du soutien qu’il a reçu après la publication de sa caricature. Mark Hamill a même suggéré que l’image était « digne du prix Pulitzer ».

« La réaction du monde a été extraordinaire et efface un peu la rancune, la colère et la tristesse que j’avais, a-t-il indiqué en entrevue. Mais je ne travaille toujours pas pour ma province d’origine. Ma famille et mes amis avec qui j’ai grandi ne voient pas mes dessins tous les jours, du moins pas dans les journaux. »