Tout à fait questionnable à mon avis l'attitude du député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, qui a jeté son dévolu sur le candidat Bernard Drainville plutôt que d'appuyer Alexandre Cloutier dans la course au successeur de Pauline Marois.

Le député Gaudreault, grand défenseur de la solidarité régionale, membre de la coalition «Touche pas à ma région», fustige tous les élus n'ayant pas adhéré à ce mouvement né notamment de la disparition de la CRÉ. Mais, quand vient le temps de montrer sa solidarité auprès d'un collègue de la région, il se tourne vers quelqu'un des grands centres... Un paradoxe qui me semble faire partie des moeurs du Parti québécois dont les adversaires les plus féroces viennent de l'intérieur de la formation.

Il faut en tout cas souhaiter que la décision du député de Jonquière ne soit pas le prolongement de nos vieilles querelles de clocher qui, durant des années, n'ont cessé de creuser un large fossé entre le Lac-Saint-Jean et le Saguenay. La décision du député Gaudreault coïncidant avec la position de neutralité affichée par le député de Chicoutimi, Stéphane Bédard, pourrait inciter quelques-uns à pencher vers cette hypothèse. Mais, ceux qui suivent de près la carrière du leader de l'opposition savent que les frères de M. Bédard sont liés de près à Québecor et, s'il y a solidarité, elle irait plutôt envers les membres de sa famille.

Ce pied de nez à l'égard d'Alexandre Cloutier démontre, sinon un malaise au sein de l'équipe régionale, au moins une propension de l'élu jonquiérois à ne faire confiance qu'à ceux qui viennent de loin. Une mentalité qui n'apporte rien à l'évolution de notre région.

Richard Banford

Bégin