Plusieurs centaines de personnes - élus, familles et amis des victimes, militants de toutes sortes et simples citoyens - se sont réunies mercredi soir devant le Métropolis pour lancer un message clair: l'attentat de mardi est l'oeuvre d'un déséquilibré et pas d'une communauté. Il ne doit surtout pas creuser de fossé entre anglophones et francophones.

Lors d'une manifestation silencieuse à la chandelle organisée en l'honneur des victimes et de leurs proches, les orateurs se sont succédé au micro pour faire un plaidoyer d'unité. Certains ont crié, d'autres ont pleuré. Mais tous ont tenu ce même discours, parfois en anglais, parfois en français. «Péquistes ou fédéralistes, anglos ou francos, on s'en fout», s'est écrié l'organisateur de la soirée, Maxime Larrivée-Roy.

Le nouveau député de la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques, le péquiste Daniel Breton, a assuré aux anglophones, dans leur langue, qu'ils seraient respectés dans leurs différences. «On va sortir grandi et plus humble de cette tragédie», a-t-il prédit.

La néodémocrate Hélène Laverdière a ensuite rappelé à la foule que l'amour est plus fort que la haine.

Puis la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins, a martelé qu'il fallait faire mieux comme société. «Quoi que les gens pensent du mouvement étudiant, il aura réussi une chose. C'est de faire marcher ensemble dans la rue des gens des deux communautés qui se battaient pour la même cause», a-t-elle dit.

Des citoyens étaient pour leur part venus militer en faveur du registre des armes à feu, que le gouvernement fédéral a décidé d'abolir. «Notre coeur pleure pour les victimes; notre tête exige le contrôle des armes», disait une de leurs affiches.

«Unissons nous, anglophones et francophones, contre Stephen Harper», a crié une femme.

Photo: Bernard Brault, La Presse