Partout dans le monde, plusieurs victimes de faux profils Facebook ont contre-attaqué.

L'an dernier, en Nouvelle-Écosse, une adolescente de 15 ans a obtenu une injonction afin que lui soit dévoilé le nom de la personne ayant créé une page pour se moquer de son poids et fabuler sur ses pratiques sexuelles. Elle n'a pas encore déposé de poursuite en diffamation, ses parents s'étant adressés à la Cour suprême pour faire garder secrets le contenu de la page et le nom de leur fille, ce que les tribunaux inférieurs ont refusé.

En mars, une jeune Texane de 19 ans a été accusée de harcèlement pour avoir fabriqué le profil de son ancien directeur d'école. Trois mois plus tôt, en Arkansas, un policier a dû escorter une fille de 18 ans à l'école, parce qu'un inconnu avait mis ses coordonnées en ligne avec les photos indécentes d'une autre femme lui ressemblant beaucoup. Des hommes beaucoup plus âgés se sont alors mis à pourchasser l'adolescente jusque chez elle.

En France, où une poursuite civile peut se greffer à un procès pénal, plusieurs personnes ont réussi à obtenir justice. Le mois dernier, le sacristain de la cathédrale d'Angoulême a été condamné à payer 3000 euros d'amende et 2000 euros en dommages pour avoir créé une page traitant son maire de menteur et de lâche. Il s'était servi de photos de vacances volées sur un vrai profil.

En décembre, un autre internaute français a été condamné à payer une amende de 1500 euros pour avoir usurpé l'identité numérique de l'humoriste Omar Sy, allant jusqu'à répondre à ses fans et amis en son nom.

En 2009, à Tours, une jeune femme de 23 ans a dû payer 500 euros d'amende et 300 euros de dommages pour s'être vengée d'une rivale en téléchargeant sa photo et son numéro de téléphone sous le pseudonyme Coquine 37, avec promesse de «contacts rapprochés». En 2006, une résidante de Carcassonne a dû payer 11 000 euros en dommages pour s'être fait passer pour une collègue sur un site de rencontres. Bouleversée, sa victime a manqué deux semaines de travail. Le tribunal conclut qu'il s'agissait de «violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale».

En Angleterre, en 2008, un homme et son entreprise, bien connus dans le milieu de la télévision, ont obtenu 22 000 livres (plus de 30 000 dollars) en dommages. Un ancien camarade de classe avait mêlé vraies et fausses informations à son sujet (par exemple, sur son orientation sexuelle et ses opinions politiques).

C'est toutefois un jeune ingénieur en informatique marocain qui a été le plus sévèrement puni. En 2008, l'homme de 27 ans a passé un mois et demi en prison pour avoir usurpé l'identité du prince Moulay Rachid, frère du roi Mohammed VI.