Un nouveau nom apparaît depuis hier dans les registres du Service correctionnel canadien (SCC): celui de l'ancien vice-président du grossiste en voyages Néo-Tours, Eyal Toledano, condamné à 40 mois de pénitencier pour son implication dans le trafic de drogue.

Cette décision du juge Claude Parent, de la Cour du Québec, est le fruit d'une suggestion commune des avocats. En mars, Toledano, 38 ans, avait reconnu sa culpabilité à des accusations de complot, trafic de cocaïne et gangstérisme. Il avait été arrêté au début de 2006 lors de la rafle qui a écumé le «gang du Nord», dirigé par le caïd Louis-Alain Dauphin, de Mirabel. À sa première condamnation, Toledano avait peine à retenir ses larmes en prenant le chemin de la prison.

Dans un rapport avant sentence déposé devant le tribunal, l'ex-voyagiste du boulevard Pie-IX soutient s'être lancé dans le trafic de cocaïne afin de se renflouer, à la suite des déboires de la filiale Vacances Air Colombus, qui desservait des destinations soleil. L'entreprise, qui disposait d'un Boeing 727 affrété en Colombie-Britannique, a fermé ses portes en 2002. Quant à l'agence Néo-Tours, elle a déclaré faillite dans les jours qui ont suivi son arrestation, en mars 2006.

«Il a agi par appât du lucre, c'est certain. Mais il jouait déjà dans les ligues majeures, car il avait d'importants contacts dans le milieu des trafiquants de drogue», a commenté le procureur de la poursuite, en soulignant devant le tribunal que Toledano était l'un des fournisseurs de cocaïne de Louis-Alain Dauphin et de son clan.

Dans les faits, c'est en venant à la rescousse de l'organisation de Dauphin, en manque de cocaïne à la suite d'une saisie de 49 kilos survenue à l'automne 2005, que Toledano est tombé dans la ligne de mire de la Sûreté du Québec. Selon l'avocat du ministère public, l'homme d'affaires refilait la cocaïne à Dauphin par l'intermédiaire d'un gérant de bar de Montréal-Nord, Carmelo Venneri (ce dernier est en attente de jugement, après un procès en compagnie de deux autres accusés, Jean-Daniel Blais et l'avocat Louis Pasquin. La décision est attendue pour le 21 novembre).

Selon Me Carrière, l'écoute électronique révèle que Toledano «avait accès à des quantités appréciables» de cocaïne. Dans les conversations interceptées par la police - une cinquantaine en trois mois -, Toledano parlait en termes de kilos.

En défense, Me Patrice Duliot a plaidé que son client «est père de trois enfants, qu'il a toujours travaillé et qu'il est un atout pour la société».