Joon, une création «hybride» entre compagnie à rabais et compagnie traditionnelle, démarrera ses opérations le 1er décembre avec quatre destinations en Europe pour participer à la reconquête du trafic d'Air France, a annoncé la compagnie aérienne lundi.

Joon, filiale d'Air France, proposera à partir de début décembre 51 vols par semaine vers Barcelone, 37 vers Berlin, 28 vers Lisbonne et 3 vers Porto avec des A320, avec un tarif «à partir de 39 euros (57 $)» l'aller depuis Paris-Charles de Gaulle.

Elle démarrera son activité long-courrier fin mars 2018, avec deux vols hebdomadaires pour Fortaleza au Brésil (à partir de 249 euros; 365 $) et trois vols par semaine pour Mahé aux Seychelles (à partir de 299 euros; 440 $) avec des A340 puis des A350 à partir de 2019.

Joon a été créée pour «reprendre l'offensive» sur des marchés perdus face notamment à la concurrence des compagnies du Golfe et des compagnies à rabais et pour «créer un laboratoire d'innovation», a déclaré le directeur général d'Air France Franck Terner au cours d'une conférence de presse.

Elle opèrera à des coûts réduits par rapport à Air France «grâce à des gains de productivité et d'efficacité», a-t-il précisé.

La compagnie, dont l'empreinte est la couleur bleu électrique, opèrera sous code Air France. Ses vols seront «commercialisés par Air France» et la maintenance de ses appareils, 28 au total - dont 10 long-courrier - à l'horizon 2020, sera assurée par Air France Industries, selon M. Terner. Elle aura son propre certificat de transport aérien (CTA).

«Esprit start-up»

«Joon est un nouveau modèle de compagnie aérienne entre la compagnie classique et la compagnie low-cost» où «seront testés des nouveautés» dans un «esprit start-up» a expliqué Jean-Michel Mathieu, le directeur général de Joon, précisant qu'elle pratiquerait des «tarifs attrayants».

Sur le moyen-courrier comme sur le long-courrier, les tarifs varieront en fonction de la flexibilité et les bagages en soute seront payants.

Sur le moyen-courrier, les boissons seront gratuites. Le repas sera gratuit en classe affaires. Sur le long-courrier un repas sera inclus dans le tarif de base pour toutes les catégories de billets.

Joon offrira également l'accès aux passagers à partir de leur propre téléphone intelligent, tablette ou ordinateur, au «streaming en vol» avec une offre de séries notamment.

Sur le long courrier, ils pourront utiliser des lunettes à réalité virtuelle.

Joon a également choisi la «rupture» pour les uniformes de son personnel de bord, en doudoune sans manches et baskets blanches conçus avec des matériaux recyclés à partir de bouteilles en plastique.

Pour accélérer son développement, Air France-KLM, qui a connu 7 ans de traversée du désert avant de revenir dans le vert en 2015, avait annoncé en juillet des partenariats avec Delta, Virgin et China Eastern pour augmenter sa force de frappe sur les marchés concurrentiels d'Amérique du Nord et d'Asie.

Joon pourrait à termes bénéficier des alliances nouées par sa «grande soeur», a précisé M. Terner.

La nouvelle compagnie complète le portefeuille des marques d'Air France qui compte déjà une compagnie à rabais, Transavia et une compagnie domestique, Hop! et alimentera sa plateforme de connexions de Paris- Charles de Gaulle.

Joon a vu le jour au terme d'âpres négociations avec les pilotes et les personnels de bord d'Air France.

Elle est la mesure phare du plan de reconquête du trafic «Trust Together» lancé par le PDG du groupe Air France-KLM Jean-Marc Janaillac et visant des mesures d'efficacité économique estimées à 40 millions d'euros annuels.

Les vols Joon seront assurés par des pilotes Air France volontaires, avec des conditions d'emploi et de rémunération inchangées.

Les hôtesses et stewards seront en revanche recrutés en externe, à un coût inférieur de 45% comparé à celui d'Air France. Quelque 140 hôtesses et stewards sont en cours de recrutement et «plus de mille» doivent être recrutés à l'horizon 2020, selon M. Mathieu.