L'ouverture de l'aéroport de l'île britannique de Sainte-Hélène, perdue dans l'Océan atlantique sud, a été reportée pour au moins «plusieurs mois» après un vol test qui a révélé des conditions climatiques dangereuses, a indiqué jeudi le gouvernement local.

L'aéroport, construit entre des montagnes à pic et l'océan, est destiné à stimuler le tourisme et à désenclaver ce territoire de 4200 habitants où est décédé Napoléon Bonaparte, exilé, en 1821.

Il devait être officiellement inauguré le 21 mai, en présence du prince Edward, fils de la reine Elizabeth II. Mais «davantage de travaux de sécurité sont nécessaires», a annoncé le gouvernement dans un communiqué.

«On est déçus, mais quand on parle d'aéroport, la sécurité vient en premier», a déclaré à l'AFP Ian Jones, porte-parole du gouvernement de Sainte-Hélène, une minuscule île volcanique au large de l'Angola, accessible après plusieurs jours de bateau depuis le continent africain.

Interrogé pour savoir quand l'aéroport pourrait ouvrir, il a répondu: «C'est probablement une question de mois».

C'est la deuxième fois que l'inauguration de l'aéroport est retardée. La plateforme devait initialement ouvrir en février, mais un premier report avait été décidé à cause du retard pris dans la construction des installations aéroportuaires. Ce second report est lié aux conditions météo au niveau de la piste d'atterrissage.

La semaine dernière, un vol test effectué par le Boeing 737-800 qui doit assurer une liaison hebdomadaire entre Johannesburg et Jamestown, la capitale de Sainte-Hélène, a permis de mettre au jour des conditions d'atterrissage extrêmement difficiles.

Sur une vidéo, on voit l'avion tenter de se poser une première fois, sur la piste longue de 1.950 mètres qui se termine par un à-pic impressionnant de 300 mètres au-dessus de l'océan. L'appareil doit finalement renoncer à cause des vents violents. La seconde tentative est la bonne.

«Nous ne prévoyons aucun changement technique sur la piste ou l'aéroport», a précisé Ian Jones. «Il s'agit désormais d'analyser les données collectées par l'avion (...). Il y a des angles d'approche» de la piste qui doivent être étudiées.

La construction de l'aéroport a coûté 250 millions de livres (360 millions d'euros). Elle a notamment nécessité de raboter une montagne et de remblayer une vallée.

Actuellement, un bateau effectue la traversée entre Le Cap (Afrique du Sud) et Jamestown. Le voyage dure cinq jours. Une fois que l'aéroport sera opérationnel, le bateau sera mis hors service.