Afin d'être plus proactive en matière de sécurité, Air France va mettre en place une équipe de sept pilotes «vigie de sécurité» chargés de contacter directement des équipages dont les procédures de vol auront été défaillantes, a annoncé mercredi la compagnie française.

Ces «vigie de sécurité», qui existent déjà dans d'autres compagnies telles que British Airways, devraient démarrer leur mission le 1er juillet, a précisé à l'AFP Gilles Laurent, directeur de la prévention de la sécurité des vols.

Cette initiative fait partie de la modernisation du protocole d'analyse systématique des vols créé en 1974 dans un but de prévention, explique un communiqué d'Air France.

«Un nouveau protocole a été signé le 24 février avec le syndicat majoritaire des pilotes, le SNPL - AF Alpa (...)», ajoute la compagnie qui précise faire «évoluer ses procédures en conformité avec les recommandations de la Mission d'expertise externe».

Cette mission avait été mise en place fin 2009 après l'accident du Rio-Paris, pour répondre aux critiques de certains pilotes d'Air France qui jugeaient alors la sécurité minimaliste. Elle avait rendu un rapport avec des recommandations fin janvier 2011.

Les causes exactes du crash ne sont pas encore établies mais certains pilotes ont déploré la défaillance des sondes de mesure de vitesse (Pitot) que la direction a tardé à changer malgré des incidents à répétition dans les mois précédant le drame qui a coûté la vie à 228 personnes le 1er juin 2009.

Chaque vol enregistre une centaine de paramètres (altitude, trajectoire, vitesse, etc.). Sitôt, une anomalie détectée, le gatekeeper contactera personnellement les équipages pour recueillir des informations complémentaires et proposer des solutions d'entraînement ou de remise à niveau personnalisée.

«Ces gatekeepers seront des pairs, reconnus comme experts du métier, ils seront hors hiérarchie et ne seront pas des cadres, ce qui leur donnera une légitimité», a souligné Gilles Laurent.

Il a relevé que la durée de traitement d'un dysfonctionnement devrait être considérablement réduite (deux semaines environ contre jusqu'à deux mois actuellement).

Les «vigies de sécurité» seront affectées par division (deux pour la division A320, deux pour les A330-340, un pour les B777, un pour les A380, un pour les B747).