La «Perle de l'Asie» retrouve peu à peu son éclat d'antan. Après avoir vu sa réputation ternie par le règne sanglant des Khmers rouges de Pol Pot, dans les années 70, Phnom Penh s'impose de nouveau parmi les grandes capitales asiatiques qui valent le détour.

JOUR 1

9 h

Musée du génocide Tuol Sleng

Lorsque les troupes de Pol Pot ont pris le contrôle de la ville, en 1975, elles ont converti l'école secondaire Tuol Svay Prey en centre de détention et de torture, baptisé prison sécuritaire 21 (S -21). Comme les nazis avant eux, les Khmers rouges consignaient méticuleusement les détails de leurs sordides opérations. Ainsi, à Tuol Sleng, les visiteurs peuvent non seulement parcourir les salles de classe transformées en cellules de fortune, mais aussi lire des transcriptions d'interrogatoires et découvrir les visages des malheureux «ennemis du régime» qui sont passés entre les murs de l'établissement. Leurs regards fantomatiques ont de quoi glacer le sang, surtout lorsqu'on connaît le sort que leur réservaient les hommes de Pol Pot.

Intersection des rues 113 et 350

11 h

Le camp d'extermination de Choeung Ek

À environ une quinzaine de kilomètres du camp S -21 se trouve le charnier de Choeung Ek, où des milliers de détenus ont été froidement exécutés. Coeurs sensibles, s'abstenir: la visite s'amorce avec un arrêt au stupa commémoratif contenant des milliers de crânes et d'os longs, se poursuit avec la découverte des fosses communes (les dépressions dans le terrain gazonné sont encore bien visibles), puis le long d'un sentier d'où jaillissent des morceaux de vêtements et des os. La saison des pluies qui s'abat annuellement sur le Cambodge contribue à ce macabre phénomène. Un audioguide très instructif est disponible à l'entrée au coût de 5 $ US.

14 h

Le marché central

Retour à Phnom Penh en taxi ou en tuk-tuk (vélo-taxi) pour une visite du marché central (Psar Thmay). Objectif: parcourir sans trop se perdre les allées de cet imposant bâtiment colonial de style Art déco pour dénicher quelque chose à manger, s'imprégner de la frénésie et se changer les idées après cette intense matinée. On y trouve de tout: fleurs, fruits exotiques et vêtements-dont-on-sait-d'avance-que-la-durée-de-vie-sera-limitée. Peu inspirés par les propositions culinaires? Allez dans les rues avoisinantes. L'offre est abondante et variée. Attention: au Cambodge, un plat accompagné de la mention «happy» n'est pas moins cher, ni forcément servi avec un sourire aux lèvres: il est cuisiné avec de la marijuana.

16 h

Les quais

Une jolie promenade longe le lac Tonlé Sap, dont les eaux se jettent dans celles du mythique fleuve Mékong, en face du Palais royal. C'est l'endroit idéal pour l'apéro: des dizaines de bistros et de restaurants ont ici pignon sur rue, leurs bâtiments témoignent de l'héritage colonial français de Phnom Penh. Il n'est d'ailleurs pas si rare de tomber sur des menus écrits dans la langue de Molière. On a même vu de la poutine au menu de certains restaurants.

18 h

Coucher de soleil sur le Mékong

Oui, c'est cliché à souhait, mais voguer sur le Mékong au coucher du soleil, c'est quand même un must. Le trajet habituel des croisières consiste à remonter le lac Tonlé Sap le long des quais avant de repartir en sens inverse pour se diriger vers le Mékong. La première portion permet d'admirer la ville, tandis que la seconde permet de découvrir de petits villages de pêcheurs et leurs maisons sur pilotis. Les croisiéristes offrent leurs services sur les quais.

20 h

Club des correspondants étrangers

Le Club des correspondants étrangers («FCC») est une véritable institution. Il fait bon y siroter un verre sur la terrasse avec vue sur l'eau, et il fait encore mieux y passer la nuit. Les chambres récemment rénovées sont impeccables. L'établissement est entouré de restaurants, mais le visiteur fourbu trouvera tout aussi bien son compte en optant pour celui du FCC, qui propose des plats asiatiques et internationaux.

363, quai Sisowath, près de la rue 178

fcccambodia.com

JOUR 2

9 h

Palais royal et pagode d'argent

À quelques pas du FCC se trouve le complexe du Palais royal, qui sert aujourd'hui encore de résidence au roi cambodgien et à son épouse. Un détour par la pagode d'argent, située dans l'enceinte du palais, s'impose. C'est à l'intérieur du lieu de culte que se trouvent l'imposant bouddha de 90 kg fait en or et incrusté de 9854 diamants ainsi qu'une réplique en baccarat du bouddha d'émeraude datant du XVIIe siècle. Des gardes postés tous les cinq mètres dans la pagode s'assureront que les appareils photo restent dans leur étui et que le code vestimentaire est respecté (genoux et bras couverts, pieds découverts).

Entrée sur le boulevard Sothearos

11 h

Musée national du Cambodge

L'empire khmer a laissé derrière lui de véritables merveilles architecturales et artistiques. L'incarnation la plus magistrale de l'effervescence qui aura caractérisé ces siècles de règne se trouve sans contredit du côté des temples d'Angkor Wat, à Siem Reap, mais on peut en admirer des échantillons au Musée national de Phnom Penh. L'extérieur de l'édifice et la superbe cour centrale valent à eux seuls le détour.

À l'intersection des rues 13 et 178

www.cambodiamuseum.info

13 h

Monument de l'Indépendance

Petite balade dans la jungle urbaine. En suivant le boulevard Sotheraos, à la sortie du musée, on longe le parc Wat Bottom jusqu'à l'intersection du boulevard Sihanouk. Le parc qui s'ouvre à droite mène à l'un des emblèmes de Phnom Penh: le monument de l'Indépendance. Érigé au beau milieu d'un carrefour giratoire où se pressent motocyclettes, voitures et marcheurs téméraires, le monument a été inauguré en 1958. Il représente une fleur de lotus décorée de plusieurs «nagas», ces serpents à plusieurs têtes que l'on voit partout au Cambodge.

Intersection des boulevards Sihanouk et Norodom

15 h

Pause détente

Le dos en compote? Les salons de massage pullulent au Cambodge. Les prix sont généralement dérisoires, ou à tout le moins nettement moins élevés qu'en Occident. La propreté des installations et la compétence des employés sont très variables, mais deux établissements semblent se distinguer du côté de Phnom Penh. Les traitements du Bodia Spa, plus onéreux (environ 35 $ US pour 60 minutes), sont probablement les meilleurs en ville. Autrement, histoire de joindre l'utile à l'agréable, le salon Seeing Hands Massage propose des soins offerts par des masseurs aveugles pour la modique somme de 8 $ US l'heure.

Bodia Spa: à l'intersection du boulevard Sotheraos et de la rue 178

Seeing Hands Massage: 34, rue 108 et 12, rue 13