Le Serbe Novak Djokovic, numéro 3 mondial, a assuré vivre «le rêve de tout joueur de tennis», après avoir remporté successivement la Coupe Davis en décembre, puis l'Open d'Australie dimanche en battant en finale le Britannique Andy Murray.

Q: Quelle note donnez-vous à votre match?

R: «C'était un grand match. Du début jusqu'à la fin, j'ai fait ce que je voulais faire tactiquement. Physiquement je me sentais très bien. J'ai eu deux jours entre ma demi-finale et la finale, ce qui était très important à ce stade de la compétition. Car je savais qu'il y aurait de longs échanges et qu'en face j'affronterai un joueur qui ne rate pas grand chose, un joueur très talentueux, l'un des meilleurs retourneurs du monde. Donc il fallait que je rentre dans le court, c'était la clé. Quand j'ai eu cette occasion, je l'ai saisie, pour le faire bouger sur le court. Le tournant du match a probablement été dans le dernier jeu du premier set, quand nous avons eu ces échanges incroyables de la ligne de fond de court. Quand on a un set d'avance, tout devient différent.»

Q: Avez-vous senti que rien ne pouvait vous arriver ce soir?

R: «D'une certaine manière j'ai ressenti que je pouvais sauver toutes les balles et passer rapidement d'un jeu défensif à un jeu offensif. J'ai bien su utiliser mon service dans les moments cruciaux pour m'ouvrir le court. J'ai été patient quand il l'a fallu. J'ai essayé de changer de rythme car je sais qu'il aime être celui qui contrôle le match. Et je ne voulais pas le lui permettre.»

Q: Le fait d'être ami avec Murray vous a-t-il incité à la réserve quand vous avez gagné?

R: «Ce n'était pas facile, bien sûr. Je comprends ce qu'il ressent. C'est la troisième finale qu'il dispute sans gagner le titre. C'est dur. Mais j'ai vraiment beaucoup de respect pour lui et son jeu et je pense qu'il a tout ce qu'il faut pour remporter un tournoi du Grand Chelem. A mon avis, très bientôt.»

Q: Quelle est la différence entre le Djokovic vainqueur en 2008 et celui de 2011?

R: «Je me sens plus expérimenté. Je suis aussi meilleur car plus fort physiquement, plus rapide et encore plus motivé sur le court. Je sais comment réagir à certaines situations et comment jouer aux stades les plus hauts de la compétition.»

Q: Vous avez eu un début de saison 2010 difficile et puis à partir de l'US Open, tout à changé. Comment l'expliquez-vous?

R: «J'ai eu un déclic dans ma tête. Je suis quelqu'un d'assez émotif en dehors et sur le court, je montre mes émotions, je suis comme ça. Ca ne marchait pas en dehors du court pour moi et cela se ressentait sur mon jeu, sur ma carrière professionnelle. J'ai réussi à résoudre ce problème extra sportif. J'ai mis au clair certaines choses dans ma tête. J'ai essayé de trouver la meilleure solution pour me mettre sur la bonne voie. Surmonter cette crise, faire face et me consacrer au sport a été un grand succès pour moi.»

Q: Est-ce la meilleure période de votre vie?

R: «Sur le court, oui. Un titre de Coupe Davis, puis un autre titre en Grand Chelem. Je vis le rêve de tout joueur de tennis. C'est le meilleur début de saison possible, même si je n'ai pas eu beaucoup de temps de repos.»