Journée calme jeudi à l'Open d'Australie où les favoris ont déroulé, mais journée bénie puisqu'elle a rendu possible un troisième tour entre Hewitt et Baghdatis qui excite déjà le tout Melbourne.

Ce ne sera que la quatrième rencontre entre le héros local et le finaliste 2006 mais leur duel figure déjà en bonne place dans les livres d'histoire. Il y a deux ans à Melbourne, ils ont disputé le match le plus tardif de l'histoire, terminé à 04h33 du matin par un succès en cinq sets de Hewitt.

«C'était épique. J'espère qu'on finira plus tôt cette fois», a plaisanté Hewitt, qui est cette année encore la seule planche de salut pour l'Australie qui n'a plus vu gagner l'un des siens depuis Mark Edmondson en 1976.

Comme Baghdatis, Hewitt cherche à donner un second souffle à sa carrière. Finaliste à Melbourne en 2005, un an avant Baghdatis, il espère toujours gagner un troisième tournoi du Grand Chelem, même si le contexte ne lui est plus aussi favorable que lorsqu'il fut jeune N.1 mondial au début du siècle.

Jeudi, il a longtemps galéré (7-6, 6-4, 6-1) et même dû défendre une balle de premier set face à l'Américain de 20 ans Donald Young qui, contrairement à Hewitt à son âge, peine à tenir ses promesses.

Une montée en régime semble indispensable face à Baghdatis qui vient de le battre en quarts de finale à Sydney et qui reste sur sept victoires d'affilée.

La dernière a été de loin la plus difficile à obtenir puisque le Chypriote a dû remonter deux sets à zéro et break de retard face à David Ferrer. Remarquant un léger coup de moins bien de l'Espagnol, il a «vu une fenêtre s'ouvrir». Il s'est engouffré dedans pour fermer la porte (4-6, 3-6, 7-6, 6-3, 6-1).

A la balle de match, il est tombé à genoux pour embrasser le court, avant de filer, torse nu, remercier la bouillante colonie grecque qui, comme tous les ans, a transformé le deuxième grand court de Melbourne en stade de football.

Retour à l'ordre pour Federer

«Ici, ils aiment le sport et ça se voit. Le public est génial. En plus j'ai la communauté grecque qui m'aide à bien jouer», a souligné le Chypriote qui compte neuf oncles et une vingtaine de cousins en Australie.

C'était la deuxième fois de sa carrière qu'il efface un déficit de deux sets à zéro, après son come-back face à David Nalbandian en demi-finale 2006. Depuis il a connu des hauts et beaucoup de bas pour plonger jusqu'à la 151e place mondiale en juillet dernier.

Vainqueur à Sydney de son deuxième tournoi en trois mois, il est de nouveau sur la pente ascendante. Un changement d'entraîneur et de méthode lui a permis de retrouver la confiance et le voilà de retour au 31e rang.

«Je savais que ça allait revenir à un moment ou un autre. Je suis un meilleur joueur qu'en 2006. Je suis plus mature, j'ai appris beaucoup de choses. Mais le tennis a beaucoup changé. Il y a plus de compétition.»

Des champions qui tombent, on en voit effectivement toutes les semaines. Pas jeudi où tout fut très logique.

L'événement aura été la perte du premier set de Novak Djokovic face à Marco Chiudinelli, auquel il n'a ensuite laissé plus que cinq jeux. Les soeurs Williams, Davydenko, Tsonga ou Verdasco n'ont pas fait dans la dentelle.

Quant à Federer, il a remis les pendules à l'heure face à Victor Hanescu (6-2, 6-3, 6-2 en 1h39) après son premier tour laborieux, sous les yeux du Prince William, en visite aux Antipodes.