Richard Gasquet comparaît mardi à Lausanne devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui décidera si le joueur de tennis français doit être sanctionné plus lourdement que les deux mois et demi de suspension dont il avait écopé pour son contrôle positif à la cocaïne fin mars.

Dans le huis clos du Château de Béthusy, sur les hauteurs du lac Léman, le joueur de 23 ans a toute la journée de mardi pour convaincre les trois arbitres de cette cour suprême du sport que les quelques nanogrammes de drogue détectés dans ses urines lors d'un test antidopage à Miami n'étaient pas le résultat d'une ingestion volontaire.

Alors que cette affaire le perturbe depuis le mois de mai, l'ancien N.7 mondial, qui pensait «avoir plus de chance de remporter l'Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open dans la même année que d'être contrôlé positif à la cocaïne», devra attendre encore plusieurs semaines avant d'être fixé sur son sort, le TAS se donnant jusqu'à quatre mois pour rendre une décision.

Gasquet croyait avoir connu l'épilogue de cette affaire le 15 juillet lorsque le tribunal antidopage de la Fédération internationale de tennis (ITF) lui avait donné le feu vert pour rejouer le jour-même, après deux mois et demi de suspension.

Même si l'ITF réclamait deux ans, le tarif applicable au regard du code mondial antidopage, ce tribunal indépendant avait considéré «plus plausible qu'improbable» l'idée que Gasquet ait pu être contaminé par les baisers échangés avec une certaine Pamela lors d'une soirée à Miami, la veille de son contrôle du 28 mars.

Le tribunal avait ainsi «rejeté l'idée que le joueur ait pris délibérément de la cocaïne» et lui avait accordé une circonstance atténuante au regard du code mondial antidopage, celle de la «faute ou négligence non significative».

Enquête sans suite

Mais cette sanction plutôt clémente n'a guère plu à l'ITF, ainsi qu'à l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui ont saisi le TAS.

«Je sais ce que j'ai à faire mardi», a déclaré le Français, désormais 53e mondial après sa défaite en quarts de finale du tournoi de Bâle vendredi, qui a préféré renoncer à l'Open de Paris-Bercy cette semaine.

Pour sa défense, outre la thèse des baisers, il devrait à nouveau insister sur le fait qu'il avait déclaré forfait à Miami quelques heures avant son contrôle, et n'avait donc pas pu tirer un quelconque avantage, sur le court, des vertus stimulantes de la cocaïne.

Devant le tribunal antidopage de l'ITF, Gasquet avait même remis en cause la validité du règlement de la Fédération, qui considère comme «en compétition» un contrôle passé par un joueur ayant déclaré forfait après le début d'un tournoi. Sans cette précision, il n'y aurait pas eu de contrôle positif puisque la cocaïne n'est pas interdite hors compétition par le code mondial antidopage.

Se croyant victime d'un complot, Gasquet avait tenté d'obtenir l'aide de la justice civile en portant plainte contre X pour administration de substance nuisible. Mais le 24 septembre, le parquet de Paris a classé sans suite l'enquête préliminaire, «aucune infraction pénale (n'étant) mise en évidence».