Cran. Combativité. Courage. Les favoris locaux Vasek Pospisil et Milos Raonic ont démontré toutes ces qualités hier, se payant chacun un top 10 mondial pour atteindre les quarts de finale de la Coupe Rogers.

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La plus belle surprise du tournoi, le Canadien Vasek Pospisil, a enflammé la foule du stade Uniprix encore hier avec une victoire contre la sixième raquette mondiale Tomas Berdych en trois manches de 7-5, 2-6 et 7-6 (5). «Ce fut la meilleure atmosphère et la fin de match la plus émotive de ma carrière. Heureusement, je ne pensais pas trop à la fin du match. J'essayais de rester positif, parce que tout peut arriver dans un jeu décisif», dit l'athlète de la Colombie-Britannique classé 71e au monde, qui battait pour la première fois de sa carrière un joueur du top 10.

Moins surprenante, mais tout aussi méritoire: la présence du leader canadien Milos Raonic en quarts de finale de la Coupe Rogers. Hier soir, Raonic, 13e au monde, a surpris l'Argentin Juan Martín del Potro, 7e au monde et vainqueur du tournoi de Washington la semaine dernière. Malgré des douleurs au cou et au bras droit, Raonic l'a emporté en deux manches de 7-5 et 6-4 face à del Potro, visiblement fatigué de son match de la veille qui s'était terminé un peu après minuit. «Aucun de nous deux n'était à 100%, mais j'ai tenté d'être agressif et de garder les points courts, dit Raonic. Je travaille fort sur mon jeu depuis un certain temps et c'est bien d'avoir des résultats.»

Il y a une semaine, bien malin qui aurait pu prédire deux Canadiens en quarts de finale de la Coupe Rogers, alors que Pospisil était classé au 89e rang mondial et que Roanic, 13e au monde, était en léthargie. Aujourd'hui, pour la première fois depuis 1989 (Grant Connell et Andrew Sznajder), deux Canadiens seront des quarts de finale en simple.

Et il est permis de rêver à une demi-finale toute canadienne puisque Vasek Pospisil et Milos Roanic, tous deux dans le bas du tableau, ont des adversaires à leur portée aujourd'hui en quarts de finale en raison de l'élimination d'Andy Murray et David Ferrer. Raonic part favori contre le Letton Ernests Gulbis, 38e au monde, tandis que Pospisil n'aura pas de complexes face au Russe Nikolay Davydenko, 47e au monde. Qui est le dernier Canadien à s'être rendu en demi-finales des Internationaux du Canada? Mike Belkin en 1969.

Le plus grand ennemi de Pospisil à ce stade-ci du tournoi? La fatigue. Vainqueur du Challenger de Vancouver la semaine dernière, Pospisil disputera aujourd'hui son neuvième match en onze jours. Heureusement, le principal intéressé ne s'en soucie guère. «Je suis fatigué parce que j'ai gagné beaucoup de matchs, dit-il. J'aime mieux être fatigué et confiant qu'être frais, mais avec une confiance fragile.»

Moins fatigué, Raonic a néanmoins donné la frousse aux amateurs de tennis réunis hier soir au stade Uniprix alors qu'il a reçu des traitements au cou et au bras droit en début de match. «Une inflammation du muscle dans mon cou, mais rien qui ne devrait pas revenir sous contrôle pour mon prochain match», dit-il.

La fin de son duel contre del Potro a été particulièrement animée. Sur un point important (ne le sont-ils pas tous à ce niveau?), Raonic a touché le filet, ce qui aurait dû donner le point à son adversaire, mais l'arbitre n'a rien vu. Del Potro n'a pas apprécié de perdre un point de cette façon. Raonic aurait-il dû lui concéder le point? «C'était un gros point, je ne sais pas, dit l'Ontarien. J'ai été chanceux que le juge ne l'ait pas vu.» Par surcroît, del Potro a vu le Hawk-Eye donner raison à Raonic à deux reprises vers la fin du match. Il n'y a pas à dire, tout fonctionnait pour les Canadiens hier.