De tous les favoris, Rafael Nadal est celui qui a le plus impressionné au premier tour de l'Open d'Australie prenant fin mardi à Melbourne: «tout le monde m'a dit que tu peux jouer contre lui, c'était une blague», a constaté le Belge Christophe Rochus.

Andy Murray aurait peut-être pu concurrencer le N.1 mondial. Mais l'Ecossais n'a passé que quarante-cinq minutes sur le court face à Andrei Pavel avant que celui-ci n'abandonne, dos en vrac, et annonce, dans la foulée, sa retraite.

Nadal n'est pas resté beaucoup plus longtemps mais a fini son match face à Rochus, laminé (6-0, 6-2, 6-2). Un score sans appel à comparer avec les victoires nettement plus contestées de Federer et Djokovic la veille.

«Je savais que j'allais prendre une +tôle+ mais je pensais quand-même qu'on allait jouer un peu au tennis. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui frappe aussi fort. Ca ne m'étonne pas qu'il soit presque imbattable», commentait encore le Belge, 75e mondial, hilare.

«Je me sens comme d'habitude, ce n'est pas parce que je suis devenu N.1 que ça change», a tranquillement répliqué Nadal, qui possède aujourd'hui un service presque à la hauteur du reste de son jeu.

La France en force

Alors que Rochus plaisantait qu'il allait se chercher «un autre métier», Nadal disait: «mais non, c'est un bon joueur.» Bon courage tout de même au Croate Roko Karanusic, le prochain adversaire du Majorquin.

La menace pour Nadal devrait venir plus tard, peut-être du côté français dont le contingent débarque en force au deuxième tour avec dix-huit représentants, hommes et femmes confondus, un record.

Ils ne constituent pas tous un danger pour le N.1 mondial mais la victoire en trois sets de Jo-Wilfried Tsonga, rassuré quant à l'état de son dos, et celles de Gilles Simon et Gaël Monfils, ne sont pas anodines. Les trois sont dans la partie de tableau de Nadal, comme Richard Gasquet, un autre Français.

Andy Murray, qui rencontrerait Nadal en demi-finales, n'a plus besoin de jouer à l'épouvantail. Homme en forme de ses six derniers mois, le N.4 mondial fait déjà peur.

«J'adorerais évidemment devenir N.1 mondial mais je veux d'abord me concentrer sur une première victoire en Grand Chelem. À mes yeux c'est la prochaine étape», a-t-il lancé avec gourmandise.

Dementieva a eu chaud

Avoir gardé des forces mardi est toujours bon à prendre dans un tournoi où le mercure affiche régulièrement autour des 40 degrés. «On n'a jamais envie de gagner un match comme ça. Je suis vraiment désolé pour Andrei», a surtout retenu l'Ecossais avec un fair-play très british.

À noter par ailleurs, dans un tournoi toujours exempt de surprises, les victoires paisibles de James Blake, Ernests Gulbis ou Fernando Verdasco ainsi que celle, aux forceps du Chilien Fernando Gonzalez sur Lleyton Hewitt en cinq sets, comme d'habitude avec l'Australien.

De retour après une opération à une hanche, Hewitt ne veut, à 27 ans, pas entendre parler de retraite. «Je serai de retour», a-t-il déclaré, impatient de faire oublier très vite son 70e rang mondial.

Chez les filles, où les soeurs Williams ont déroulé face à une opposition modeste, c'est Elena Dementieva qui s'est fait les plus belles frayeurs. La Russe ne s'est imposée que de justesse (7-6, 2-6, 6-1) devant l'Allemande Kristina Barrois, 88e mondiale, après avoir été menée 5-2 dans le premier set.

«Je suis juste contente d'avoir survécu», a soufflé la championne olympique de Pékin, toujours invaincue cette saison.