Le processus de recrutement des athlètes étudiants dans les universités américaines est complexe avec des règles bien précises. Les directeurs sportifs et les entraîneurs sont souvent prêts à tout pour attirer les meilleurs.

Les parents de Laurent Rivard conservent un souvenir ambivalent de leur été 2009. Au début juillet, le téléphone s'est mis à sonner...

«Chaque université a droit à deux appels par semaine aux joueurs qu'elle tente de recruter», explique Aline Ducharme, la mère de l'étudiant de Harvard. Elles étaient au moins une vingtaine à être intéressées et les appels duraient parfois des heures. Et nous avions de longues discussions avec Laurent pour essayer de l'aider dans sa décision.

«C'est sûr que des parents sont heureux quand des institutions comme Harvard s'intéressent à leur fils, mais lui n'était d'abord pas intéressé par cette offre; les coûts l'effrayaient et il craignait de devoir travailler toutes les nuits pour arriver à réussir.»

Des promesses

Des universités avec des programmes de basketball mieux cotés étaient également sur les rangs - Davidson par exemple, où le Québécois Max Paulus Gosselin venait de connaître une belle carrière -, d'autres encore qui lui promettaient une place de choix sur le cinq partant.

«C'est ce qui était le plus difficile, rappelle Mme Ducharme, départager les promesses en l'air et les propositions solides. Certains entraîneurs faisaient visiblement passer les succès de leur équipe avant le bien-être de leurs joueurs. Certaines universités avaient de bonnes équipes de basketball, mais pas les programmes académiques qui intéressaient Laurent.

«Il fallait poser beaucoup de questions, insister pour avoir les bonnes réponses et trouver les personnes en qui Laurent pouvait vraiment avoir confiance. Le processus a été long, souvent pénible, et ce n'est qu'en novembre qu'il a pris sa décision.»

Au fil des mois, le jeune homme de Saint-Bruno a développé une relation de confiance avec Tommy Amaker et ses adjoints du Crimson de Harvard. Il se félicitait récemment du fait que sa confiance n'avait jamais été trahie plus de trois ans plus tard.

Encore fallait-il toutefois régler la question des finances. La plupart des athlètes étudiants québécois qui évoluent dans les équipes des universités de Boston reçoivent des bourses d'études qui couvrent l'ensemble de leurs dépenses. Ce n'est pas le cas à Harvard, où une année d'étude coûte un peu plus de 55 000 $.

Aide financière

«Les institutions de la Ivy League n'offrent pas de bourses aux athlètes, explique Mme Ducharme. Tous les étudiants sont traités de la même façon et le fait d'être assez bon dans un sport pour jouer dans l'équipe de l'université n'est qu'un atout de plus. En fait, tout le monde est éligible à une aide financière en fonction de la capacité de payer de l'étudiant et de sa famille.»

En dessous de 60 000 $ de revenu familial, l'étudiant ne doit fournir que 6000 $ - une somme qu'il peut gagner dans un travail fourni par l'université. De 60 000 $ à 180 000 $ de revenu familial, la contribution exigée est de 10% de ces revenus.

Au bout du compte, la famille de Laurent n'a pas hésité et personne ne regrette la décision. Même si, au final, Alain et Aline n'ont jamais passé autant de temps sur la route (entre Montréal et Boston)... et que Laurent passe effectivement une bonne partie de ses nuits à étudier!