J'imagine que si vous avez suivi comme moi le dernier match de l'Impact, vous souhaitez de tout coeur que Nacho ne se soit pas fait un trop gros bobo.

Depuis son arrivée à Montréal, Ignacio Piatti a marqué un paquet de buts et s'est fait l'architecte de plusieurs autres, mais il n'avait probablement pas encore survolé une mi-temps comme il l'a fait samedi dernier contre San Jose.

De plus en plus à l'aise sur la pelouse du stade Saputo, Nacho a fait l'éventail de ses compétences avec des contrôles orientés, une passe lobée et, bien sûr, son fameux crochet au moment de tirer. Dans les gradins, les oh! et les ah! ne provenaient pas seulement de la section des Ultras. Le bleu-blanc-noir s'est trouvé un numéro 10 qui pourrait bien convertir des esprits réfractaires au ballon rond. Et que dire de l'effet Piatti sur la moyenne des notes dans le bulletin! Non, je vous assure qu'il n'y a pas eu majoration.

HĂ©las, il s'est fait mal. Que l'on prenne soin de ce genou pour qu'en octobre Nacho puisse affronter de nouveau les Ă©nergiques Taureaux. Je parle du match de Ligue des champions qu'il reste Ă  disputer Ă  New York, en l'absence de Marco Di Vaio, suspendu.

L'après Di Vaio



Justement, un avenir sans Di Vaio, c'est tôt ou tard ce qui attend l'Impact de Montréal. Même s'il devait prolonger son séjour pour la dernière fois avant de s'en aller, le onze montréalais devra inévitablement pallier le départ de son Gerry... Pardon, son capocannoniere.

Par qui remplacer Di Vaio? Évidemment, par un joueur avec lequel Nacho s'agencera sans laisser d'arrière-goût. Si Jack Mac a un talent pour la mettre dedans, son rendement demeure intermittent. Qui plus est, on ne sent pas qu'il y a abondance d'atomes crochus entre l'Américain et l'Argentin. A-t-on vraiment le temps de laisser tout ça fermenter?

Il serait plus responsable d'avoir un plan B, voire A. Pour combler la place de joueur désigné laissée vacante, la catégorie vedette-en-fin-de-carrière-encore-capable-de-marquer-en-MLS peut être intéressante. Des noms, comme ça? Miroslav Klose, Antonio Di Natale: des joueurs de Serie A. Il paraît justement que De Santis et Saputo sont en Italie... Bref, de quoi (me) faire rêver, mais à quel prix?

Sachant les sommes mirobolantes investies par Toronto pour Michael Bradley et Jermain Defoe, de tels joueurs ne seraient sûrement pas des aubaines dans le marché actuel. D'autant plus qu'on peut douter qu'une telle embauche se traduise concrètement par une présence accrue des partisans au stade. C'est connu, à Montréal, ce qui amène les gens à franchir le tourniquet, c'est une équipe gagnante, exception faite du CH pendant les années perdantes.

Or, il y a d'autres catégories intéressantes à considérer pour un club de ligue majeure qui vise le sommet. Le Real Salt Lake - sept participations consécutives aux séries de la MLS - est encore une fois un bon modèle. Le club de l'Utah mise sur un petit attaquant colombien de 22 ans, Joao Plata (13 buts cette année), et sur un grand Costaricain qui a marqué 59 buts en 109 matchs, Alvaro Saborio.

Au diable les grands noms au pays des mormons, mais quand on parle d'en avoir pour son argent, ces deux joueurs réunis coûtent aux alentours d'un demi-million.

Pour former un duo dynamique



Il reste certainement quelques contrées à défricher pour le directeur des affaires internationales de l'Impact de Montréal en Amérique latine. Mais question d'épargner du temps et des déplacements superflus à Nick De Santis, je demanderais l'avis de Nacho sur un gars comme Diego Milito: 35 ans, belle carrière en Italie et récemment rentré au bercail en Argentine. Disons qu'on serait en terrain connu.

On reviendra sur la défense une autre fois, mais la quête d'un nouvel acolyte pour former avec Piatti un duo dynamique sera une priorité pour un groupe qui compte de plus en plus de jeunes en phase d'apprentissage.

La patience pourrait être de mise; il y a de cela 10 ans, le club remportait le deuxième championnat de son histoire avec un noyau de joueurs locaux qui s'était fait les dents pendant trois saisons avant le titre de 2004.

Trois ans, c'est long... Mais, Ă  bien y penser, je suis pas mal certain qu'on aurait mis moins de temps si on avait eu Nacho!