Quand John Limniatis a mis ses joueurs dans un avion en direction de l'Italie, il ne pensait qu'à préparer ses troupes en prévision du match de quart de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF. Pas à aller battre des clubs italiens sur leurs propres terrains. Deux semaines plus tard, l'Impact revient invaincu de son séjour, avec trois victoires (dont une par jeu blanc) et deux matchs nuls.

Heureux, l'entraîneur-chef? «Évidemment, mais les victoires, c'est du bonus. On est allé en Italie pour se préparer physiquement, pour travailler notre style de jeu.»

Les joueurs de l'Impact ont travaillé. Fort. Cinq matchs en deux semaines, c'est de la grosse ouvrage, surtout...

«Les cinq équipes étaient très compétitives, dit Limniatis. Elles sont au milieu de leur championnat et les joueurs sont au sommet de leur forme.

C'était très vidant...

«Le premier match, contre Pisa, a été difficile, reconnaît l'entraîneur-chef. On jouait contre la meilleure équipe de tout le voyage et les jambes n'étaient pas du tout là. On a vu la progression jeudi soir, lors du dernier match.»

Contre l'AC Prato, l'Impact a réussi un jeu blanc et remporté le match 1-0 sur un but d'Eduardo Sebrango.

Le défi n'était pas que physique. Il était aussi humain. « On a été ensemble 24 heures sur 24 pendant 14 jours. Bien sûr, nous sommes 25 personnes différentes, mais tout s'est bien passé, sur le terrain et à l'extérieur.

Après le voyage, l'esprit d'équipe est toujours aussi bon ! »

L'équipe est revenue au pays vendredi après-midi et reprend le collier demain au Stade olympique. Il leur reste dix jours pour se préparer à affronter l'équipe mexicaine de Santos Laguna, le 25 février, pour le premier match de quart de finale de la CONCACAF, la Ligue des champions, version Amérique du Nord et Amérique centrale.

«Je dirais que nous sommes prêts à 80%, dit John Limniatis. Il nous reste encore du travail physique à faire, du cardio entre autres. Rien de difficile. Il faut simplement ajuster nos tactiques à nos adversaires, finaliser de petits détails. On va aussi s'asseoir pour analyser plus en profondeur l'équipe adverse : leurs joueurs, leur style de jeu...»

Un style qui est assez différent de celui des équipes italiennes, dit-il.

«Les Mexicains, et les Latino-Américains en général, ont un style particulier. Ils sont très forts techniquement et ils sont très habiles avec le ballon. Ce n'est pas de l'inconnu pour nous, après nos deux matchs contre Atlante. Santos Laguna est une des meilleures équipes du Mexique ; elle a gagné le championnat mexicain l'an dernier. On va devoir être à notre meilleur.»

Les joueurs de Santos Laguna sont d'ailleurs au beau milieu de leur saison et disputent un match le dimanche précédant leur visite au Stade olympique.

Deux matchs et un voyage d'avion en quatre jours... Risquent-ils de se présenter sur le terrain avec un peu de plomb dans leurs souliers? «Ce n'est pas l'idéal pour eux, mais je ne crois pas que ça les dérange. C'est quand même fréquent de disputer deux matchs la même semaine.»

Le onze montréalais, de son côté, aura les mollets reposés... Et les résultats italiens ont donné un bon coup de pouce pour la confiance.

«Même si on n'avait pas de problème de confiance avant», tient à préciser Limniatis.

Et si le niveau d'énergie venait à baisser, Mauro Biello, Matt Jordan et les autres n'auront qu'à lever les yeux dans les gradins remplis pour recharger leurs batteries. Déjà plus de 42 000 billets ont été vendus. Un record.

Jamais un match de la CONCACAF n'a été présenté devant une foule aussi imposante. Et inutile de dire qu'il s'agira de la plus grande assistance de l'histoire de l'Impact.

John Limniatis a l'expérience des foules nombreuses. «J'ai joué plusieurs fois devant 110 000 personnes, au Mexique. Mais tu ne t'habitues jamais. C'est toujours aussi excitant et motivant de jouer devant autant de monde.Ça prouve qu'on a fait du bon travail.»