(Montréal) Si vous aviez demandé en début d’année à Amélie Kretz si elle allait poursuivre sa carrière en triathlon jusqu’aux Jeux de Paris, en 2024, il y aurait peut-être eu une hésitation avant sa réponse. Mais après une 15e place aux Jeux de Tokyo, la réponse est sans équivoque : elle se rendra en France dans trois ans.

La saison de la triathlète de 28 ans a pris fin vendredi, quand une blessure à un pied l’a forcée de se retirer du Triathlon Mondial Groupe Copley au Grand Quai du Vieux-Port de Montréal. Ce résultat décevant survenait seulement 18 jours après qu’elle eut obtenu le meilleur résultat de l’histoire pour une Canadienne en triathlon aux Jeux olympiques.

L’athlète de Sainte-Thérèse a aussi fait une croix sur la finale du Championnat mondial de triathlon, qui aura lieu la fin de semaine prochaine à Edmonton, afin de ne pas aggraver sa blessure.

Cette décision était la bonne selon Kretz, qui a dû se battre jusqu’à la dernière minute pour se qualifier pour les Jeux de Tokyo.

« Ce n’était pas facile d’avoir à faire quatre courses en cinq semaines pour essayer de me qualifier une deuxième fois pour Tokyo, a analysé Kretz. Et après, je n’ai eu que quelques semaines pour me préparer pour les Jeux.

« J’aurais vraiment voulu finir la saison sur une meilleure note à Montréal, mais mon objectif était Tokyo et j’ai accompli ce que je voulais. »

Une bataille et une remise en question

Au cours de la dernière olympiade, Kretz a dû se battre contre sa propre fédération nationale pour participer au triathlon individuel chez les femmes à Tokyo. Selon la Québécoise, Triathlon Canada préférait que l’Ontarienne Joanna Brown et elle se concentrent sur l’épreuve de relais mixte pour y augmenter les chances de médaille de l’unifolié.

Mais il n’était pas question pour la triathlète, qui avait terminé 34e à Rio de Janeiro en 2016, de laisser tomber.

Elle a donc engagé des avocats pour régler ses différends avec la fédération nationale, tout en sautant à l’eau, enfourchant son vélo et enfilant ses espadrilles à Yokohama (Japon), Lisbonne (Italie), Leeds (Grande-Bretagne) et Huatulco (Mexique) en moins d’un mois pour se qualifier pour Tokyo.

Tous ces évènements ont malgré tout eu des répercussions sur le moral de Kretz, qui voyait les obstacles s’accumuler devant elle dans sa route vers Tokyo.

« Je n’étais pas encore qualifiée et avec la COVID, c’est certain que j’ai remis en question ma carrière en triathlon », a confié Kretz.

Mais après tout ce parcours, sa 15e place à Tokyo l’a gonflé à bloc pour les prochaines années.

« Je n’aurais peut-être pas dit ça en début d’année, mais là c’est sûr que je m’en vais à Paris, a-t-elle tranché. Je n’ai vraiment pas encore accompli tout ce que je voulais accomplir et j’ai encore beaucoup à donner, donc il n’y en a pas de question, je m’en vais en France en 2024. »

De grandes ambitions pour Briand

Même s’il n’a pas autant d’expérience que sa compatriote, le Montréalais Jérémy Briand voit aussi grand pour les prochaines années.

Le triathlète de 26 ans a participé au volet individuel masculin du Triathlon Mondial Groupe Copley, mais il n’a pas été en mesure de se qualifier pour la finale.

Après avoir terminé 11e lors de sa vague de qualification, vendredi, où les 10 premiers athlètes passaient en finale —, Briand a aussi terminé à un cheveu de se qualifier lors du repêchage, où il a terminé 12e.

Loin d’être abattu, Briand était déjà de retour en action dimanche, alors qu’il faisait partie de l’équipe qui a terminé huitième du relais mixte.

« Je pense que j’ai vraiment donné un bon effort et c’est dans la continuité de ce que j’ai fait vendredi, a déclaré le Montréalais après l’épreuve de dimanche. Ça me permet de me préparer pour la semaine prochaine. »

Parce qu’en effet, dès vendredi, Briand sera à Edmonton pour les finales du Championnat mondial. Mais à plus long terme, ses objectifs sont clairs.

« Pour le reste de la saison, ça va dépendre des occasions que Triathlon Canada va me donner, mais ensuite, je vise les Jeux du Commonwealth en 2022 et les Jeux de Paris en 2024 », a-t-il tranché.

Il s’agirait alors de sa première participation aux Jeux olympiques.

Les amateurs montréalais de triathlon auront la possibilité de voir ou revoir certains athlètes dès l’an prochain, alors que la métropole québécoise accueillera les Championnats du monde de triathlon sprint et par équipe.