Que les plus optimistes parmi les partisans du Canadien s'y fassent : M. BIT est maintenant prêt à affirmer que le Canadien ratera les séries ce printemps.

Alain Bonnier, de son vrai nom, estime à 3,9 % les chances du Tricolore de participer au prochain tournoi printanier.

Il s'agit de la 94e prédiction de la part de ce physicien, qui a effectué sa première prédiction pour La Presse en janvier 1989. Or, 92 de ses 93 premières prédictions se sont avérées !

C'est la défaite de mercredi, à Denver, qui a fait basculer M. Bonnier dans le clan des pessimistes. La troisième de suite du Canadien. Il a livré sa prédiction jeudi sur les ondes du 91,9 Sports, et s'est ensuite entretenu avec La Presse.

« C'est un calcul de probabilités par la méthode de Monte-Carlo, explique M. Bonnier au téléphone. On part des résultats de tous les matchs depuis le début de la saison. À partir de ça, on simule le reste de la saison. J'ai donc simulé 30 000 fois le reste de la saison. À la fin des 30 000 simulations, on compile les résultats pour voir le pourcentage de chances de participer aux séries. »

Le modèle de M. BIT se révèle donc un brin plus pessimiste que celui de SportsClubStats, un site internet souvent cité pour ce genre de prédiction. Avant les matchs de jeudi, ce site chiffrait en effet à 5,2 % les chances du Tricolore de participer aux séries.

Le pire, dans tout ça, c'est que M. Bonnier ne se dit même pas partisan du CH. Difficile, donc, de l'accuser d'embellir les chiffres !

« Je ne suis pas partisan d'une équipe en particulier. Je n'ai peut-être pas assez d'émotions, mais ça me permet d'avoir des résultats objectifs ! », mentionne M. BIT.

Le Tricolore avait redonné espoir aux partisans avec sa séquence de trois victoires la semaine dernière, mais voilà qu'il a perdu ses trois dernières sorties, et sept de ses dix dernières.

QUELLE PRÉDICTION ÉTAIT FAUSSE ?

Si M. Bonnier affiche un tel taux de réussite dans ses prédictions, ce n'est pas parce qu'il est un devin, mais parce qu'il se prononce seulement quand les probabilités l'incitent à le faire. C'est en effet quand un événement a moins de 5 % de chances de se produire qu'il ose se prononcer.

Il doit toutefois également user de sagesse. Par exemple, dans les deux premiers mois de la saison, les chances du Canadien de participer aux séries dépassaient 95 %. Mais il n'avait pas risqué de prédiction.

Cela dit, il a tout de même déjà eu tort par le passé.

« C'était en 1993, j'avais prédit que Montréal ne gagnerait pas la Coupe Stanley. Mais cette année-là, le Canadien avait gagné 10 matchs de suite en prolongation. Quand on sait que les chances de gagner sont de 1 sur 2, cette séquence avait 1 chance sur 1000 de se produire », se défend-il.