Le Canadien a-t-il agi illégalement dans le dossier Scott Gomez? C'est la question que se pose l'Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey.

Le syndicat des joueurs a décidé, hier, de se pencher sur la décision du Canadien, qui a demandé à Gomez de rester chez lui pour le reste de la saison, tout en lui versant son plein salaire.

Selon ce qu'il a été permis d'apprendre, Gomez pourrait déposer un grief et faire valoir que ses droits ont été bafoués par le Canadien, qui pourrait être accusé de ne pas lui permettre de jouer et d'augmenter sa valeur sur le marché. Gomez pourrait faire valoir que cette pause forcée nuit à ses chances d'obtenir un contrat avec les autres équipes du circuit.

Ni Gomez ni son agent, Ian Pulver, n'ont répondu aux appels de La Presse, hier.

Un représentant du syndicat des joueurs s'est contenté de confirmer que le dossier du joueur de l'Alaska est à l'étude. «Nous avons été en contact avec la LNH et nous révisons le dossier», a fait savoir un porte-parole.

Marc Bergevin, le directeur général du Canadien, a profité de l'ouverture du camp, dimanche, pour annoncer le retrait de Gomez de la formation, tout en confirmant que son contrat allait être racheté au terme de la présente saison.

Selon plusieurs sources, la décision du Canadien n'a évidemment pas plu à Gomez, qui a ensuite entrepris des démarches avec son agent pour tenter d'obtenir une conclusion différente.

Puisqu'il demeure un employé salarié du Canadien, Gomez pourrait toutefois avoir du mal à gagner un éventuel grief. «Rien n'empêche une équipe de rayer un joueur de sa formation pendant 48 matchs», a affirmé une source commentant ce dossier.

C'est la deuxième fois au cours des dernières années que le Canadien force l'un de ses joueurs à rentrer à la maison.

Le 21 janvier 2010, le DG Bob Gainey avait demandé à Georges Laraque de quitter l'équipe, l'état-major ayant jugé que les chances de gagner du Canadien étaient meilleures sans lui.

L'intention était dès lors claire que son contrat serait racheté l'été suivant.

«Nous avions reçu la permission de négocier avec les autres équipes», se rappelle l'agent de Laraque, David Ettedgui. Or, aucune équipe n'avait voulu de lui. Tout au plus s'était-il vu offrir un essai avec les Oilers d'Edmonton, une offre qu'il avait déclinée.

Les cas où il y a entente entre une équipe et un joueur pour de mettre fin à un contrat sont rarissimes. En 2010, l'attaquant Petr Sykora et le Wild du Minnesota en étaient venus à cette entente après que le vétéran tchèque eut refusé d'être cédé à la Ligue américaine.

Après que Sykora eut été soumis au ballottage, la LNH et l'Association des joueurs ont accepté qu'il devienne joueur autonome et que le Wild soit libéré de ses obligations financières.

On ignore pour l'instant si une telle disposition est encore possible dans la nouvelle convention collective.

Mais serait-ce à l'avantage de Gomez de demander l'annulation de son contrat afin de démontrer qu'il peut encore jouer? Oserait-il renoncer aux 3,2 millions qui doivent lui être versés cette année.

Le contrat de Gomez se termine la saison prochaine, avec un salaire de 4,5 millions pour 2013-2014.