Phil Mickelson détient plusieurs records pour un joueur américain en Coupe Ryder avec une 11e participation consécutive et déjà 41 matchs disputés. Mickelson n'a toutefois fait partie que de deux formations gagnantes et il pourrait se retrouver dimanche du côté des perdants pour la neuvième fois, la quatrième d'affilée, un «affront» que les Américains n'ont jamais subi depuis la création de la compétition en 1927.

À 46 ans, Mickelson est presque joueur-capitaine et plusieurs considèrent que sa réputation est un peu en jeu à Hazeltine. S'il a souvent eu une influence positive sur les jeunes joueurs américains, le gaucher a aussi été très critique envers plusieurs des capitaines qui l'ont dirigé et même envers des coéquipiers, Tiger Woods par exemple.

En 2014, le soir de la défaite à Gleneagles, il a proprement démoli le style de direction du capitaine Tom Watson, pourtant assis juste à côté de lui. Encore mercredi, il a rappelé que le capitaine Hal Sutton l'avait obligé à jouer avec Woods en 2004, pratiquement sans préavis, alors pourtant qu'il allait devoir s'habituer aux balles de son partenaire dans une partie en coups alternés.

«Mon expérience en Coupe Ryder m'a appris que lorsque des joueurs sont placés dans une position positive, ils connaissent habituellement du succès; et quand ils sont placés dans une situation négative, ils échouent généralement...»

«Cette année, je trouve que le capitaine Love nous a placés en position de connaître du succès. Il a pris de bonnes décisions dans les mois ayant précédé la compétition et a créé autour de nous des conditions idéales pour nous préparer et nous permettre de jouer au meilleur de nos capacités.»

«Ce groupe de joueurs est capable de connaître beaucoup de succès, comme nous l'avons montré en Coupe des Présidents. Je ne sais pas ce que cela va donner en ce qui concerne les résultats, nous affrontons une équipe très forte, mais je crois que nous allons tous très bien jouer!»

Avec quatre joueurs du top 10 mondial, un groupe très équilibré et seulement deux recrues, les Américains sont plus forts «sur papier». Ils ont aussi l'avantage d'évoluer chez eux, devant un public toujours très patriotique. Sauront-ils toutefois jouer en équipe?

Une équipe de recrues

Avec pas moins de six joueurs néophytes en Coupe Ryder, les Européens partent négligés. Leurs vétérans ont toutefois tous des fiches gagnantes dans cette compétition, et des joueurs comme Lee Westwood ou Sergio Garcia ont souvent montré qu'ils pouvaient bien encadrer les plus jeunes.

N'empêche, la première journée pourrait être difficile... «J'avais sous-estimé ce qui m'attendait», a raconté Rory McIlroy, mercredi, en parlant de sa première participation, en 2010. Il n'y a rien qui se compare à ce qu'on ressent quand on marche vers le premier tertre et qu'on absorbe d'un coup toute l'adrénaline et l'atmosphère de cette compétition. On croit tous avoir joué avec beaucoup de pression, mais ce n'est rien comparé à la Coupe Ryder!»

Peu connus en Amérique du Nord, des joueurs comme Chris Wood, Andy Sullivan ou Rafael Cabrera-Bello ont fait leurs preuves sur le circuit européen. Et Danny Willett a tout de même gagné le Tournoi des Maîtres!

«Nous n'avons pas d'expérience en Coupe Ryder, mais nous savons jouer au golf, a rappelé Wood, mardi, en point de presse. Nous ne sommes pas ici par hasard, mais bien parce que nous avons tous remporté des tournois importants au cours des derniers mois. C'est normal d'assister quelquefois à un "changement de la garde", les Américains sont passés par là il y a deux ans et ils s'en sont bien tirés.

«Nous sommes convaincus que nous pouvons gagner la Coupe Ryder encore cette année. Il faudra surtout savoir gérer la pression, la foule, le fait de jouer à l'étranger. Nous avons avec nous un groupe remarquable de capitaines adjoints qui pourront nous aider. Pour ce qui est du golf, les recrues n'auront aucun problème...»

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La formule

Il y a un total de 28 matchs, tous disputés en partie au trou (match play) et répartis sur trois jours. Aujourd'hui et demain, on aura droit chaque jour à quatre matchs en coups alternés (foursomes) et quatre matchs à quatre balles (four balls). Dimanche, tous les joueurs disputeront un match en simple. Une victoire donne un point, alors qu'une égalité procure un demi-point. L'équipe gagnante est la première à obtenir 14 1/2 points. En cas d'égalité 14-14, la Coupe demeure la propriété des champions en titre, soit les Européens cette année.