Ce ne sont pas les nouveautés qui vont manquer lors de l'Omnium de golf des États-Unis.

Rien à craindre; la version 2015 demeurera le test le plus exigeant pour les golfeurs. Et l'Omnium des États-Unis reste le plus ouvert des quatre tournois majeurs, alors que plus de la moitié des participants - incluant deux anciens doubles vainqueurs - doivent passer par des qualifications. Mais pour le reste, cette 115e édition, qui s'amorcera jeudi prochain, innovera à bien des égards. À commencer par l'endroit où elle aura lieu.

Pendant plus d'un siècle, Chambers Bay, un terrain public situé au sud de Seattle, n'était qu'une carrière de sable et de gravelle qui servait à l'industrie minière. Il y a dix ans, la construction du parcours n'était pas terminée.

Voilà maintenant qu'il accueillera la toute première édition de l'Omnium des États-Unis à être présentée dans le nord-ouest du pays. Il s'agira aussi du premier tournoi majeur à se tenir dans cette région depuis que Vijay Singh a remporté le Championnat de la PGA à Sahalee, en 1998. Aucun terrain ne s'est vu octroyer la présentation de l'Omnium des États-Unis aussi rapidement après son inauguration.

Mais il n'y a pas que le site choisi qui fait que le tournoi sera si différent. Au lieu de la traditionnelle herbe haute, le parcours de Chambers Bay est doté de fétuque, un type de gazon qui permet à la balle de bondir et de rouler comme sur les terrains de l'Omnium de golf britannique.

Et il n'y a pas d'allées bordées d'arbres parce qu'il n'existe qu'un seul arbre sur tout le parcours.

«C'est en tout point semblable à l'Omnium britannique, a constaté Phil Mickelson, après avoir joué une ronde sur le terrain conçu par Robert Trent Jones fils. Je n'ai jamais vu ce type de fétuque aux États-Unis. Je n'ai jamais vu des verts avec de la fétuque aux États-Unis. La balle roule comme à l'Omnium britannique. Nous allons frapper le même type de coups qu'à l'Omnium britannique.»

Ce sont peut-être de bonnes nouvelles pour Mickelson, qui n'a pas gagné un seul tournoi depuis sa victoire à l'Omnium britannique de 2013. Ce sera aussi sa deuxième opportunité de devenir seulement le sixième golfeur de l'histoire à avoir remporté au moins une fois chacun des quatre tournois majeurs. En carrière, Mickelson compte six deuxièmes places à l'Omnium des États-Unis, le seul des quatre grands tournois qui ne compte pas à son palmarès.

Les golfeurs s'attaqueront à un parcours à normale-70 qui, à cet égard aussi, sortira de l'ordinaire. L'Association de golf des États-Unis (USGA) envisage déplacer les tertres et faire des 1er et 18e trous des normales quatre et cinq, mais en alternance. De plus, le trou numéro 9, une normale-3, proposera deux tertres de départ: un situé légèrement plus bas que le vert, et l'autre érigé une trentaine de mètres au-dessus de la surface de coups roulés.

Les joueurs commencent déjà à se poser des questions. C'est surtout le cas depuis que le directeur général de l'USGA, Mike Davis, a déclaré que quiconque se contente de deux rondes d'entraînement et demande à son cadet de marcher sur le terrain et prendre note des distances entre les tertres de départ et les verts est «fini».

On ignore si l'USGA tente d'identifier le meilleur golfeur ou l'étudiant le plus doué en architecture.

«Quelqu'un soulèvera le trophée à la fin de la semaine, a fait remarquer le numéro un mondial, Rory McIlroy. La plupart des joueurs seront en territoire peu connu, et il est important de se préparer. Mais il est aussi possible de tomber dans le piège de vouloir trop se préparer.»