Parti de la position de commande, hier, au New Hampshire Motor Speedway, Patrick Carpentier a été trahi par ses freins, si bien qu'il a dû se contenter de la 31e place d'une course amputée de 17 tours à cause de la pluie.

C'est Kurt Busch qui a gagné l'épreuve de la Coupe Sprint de NASCAR, un coup de chance parce que son écurie avait choisi de le laisser en piste pendant que les meneurs profitaient d'une neutralisation pour entrer aux puits. On n'avait pas encore annoncé la relance quand de grosses gouttes se sont mises à tomber sur l'ovale d'un mille. Michael Waltrip et J.J. Yeley ont eux aussi bénéficié de ce coup de fortune. À l'inverse, Juan Pablo Montoya a été pénalisé de deux tours pour avoir volontairement embouti la voiture de Kyle Bush sous le drapeau jaune.

Carpentier avait déjà deux tours de retard sur les meneurs au moment où on a décidé d'arrêter la course, il n'a donc pas été en mesure de profiter des arrêts aux puits pour améliorer sa position. Mais le Québécois avait encore le sourire pendant qu'on l'escortait sous une forêt de parapluies jusqu'à la remorque de son équipe. Il est resté en tête pendant quatre tours et il a tenu son bout dans le top 10 jusqu'à son premier arrêt, au 64e tour.

«D'une course à l'autre, j'observe une amélioration, a indiqué Carpentier. D'habitude les gars me dépassent comme si je n'étais pas là. À Richmond, je suis parti quatrième mais il n'y avait pas cinq tours de complétés que j'étais déjà 20e. Ici, j'ai bien cru que j'allais me faire prendre après un demi-tour mais je me suis battu avec les meneurs. Je suis vraiment heureux, c'est une autre étape de franchie.»

Son expérience en tête, si courte fut-elle, lui a donné une autre raison d'avoir bonne mine. «C'était super d'être en tête, a-t-il dit. Avant la course, j'ai demandé à Kevin - Harvick, parti troisième - s'il voulait bien me laisser mener un tour. Il m'en devait une parce que je ne l'ai pas sorti, l'an dernier à Montréal. C'est ici que ça a payé. Mais j'étais pas mal rapide pendant les premiers tours, je ne pense qu'il aurait pu me dépasser de toute façon. En tout cas, disons que la vie est belle quand on est premier!»

C'est un peu avant le 50e tour que Carpentier a commencé à se plaindre de son problème de freins. «Je n'ai pas l'impression d'avoir surmené mes freins, je ne sais pas trop ce qui est arrivé, a-t-il déclaré. À la fin, je devais commencer à ralentir dans le milieu des lignes droites.»

Le pilote québécois ajoute la course d'hier à son bagage d'expérience en NASCAR. «En Indycar, j'étais habitué d'entrer dans les virages à toute allure et de freiner à la dernière minute, a-t-il indiqué. En NASCAR, il faut dorloter les voitures et c'est ce qu'on ne cesse de me répéter. J'essaie encore de perdre mes vieilles habitudes.»

Prochaine étape du processus d'apprentissage, la semaine prochaine, à Daytona.