Il faut dire qu'il a la gueule de l'emploi. Originaire de Trinité-et-Tobago, Hamilton a effectué ses premiers tours de karting à l'âge de 8 ans. Disponible, gentil, très prisé par les jeunes femmes- il faut avouer que son visage d'ange a de quoi faire tourner les têtes- il est le premier pilote noir à participer au championnat du monde de F1. Seul un Américain, Willy Ribbs, avait effectué quelques tours sur le circuit d'Estoril en 1986, au volant d'une Brabham, à l'occasion d'une séance d'essais privés.

Il faut dire qu'il a la gueule de l'emploi. Originaire de Trinité-et-Tobago, Hamilton a effectué ses premiers tours de karting à l'âge de 8 ans. Disponible, gentil, très prisé par les jeunes femmes- il faut avouer que son visage d'ange a de quoi faire tourner les têtes- il est le premier pilote noir à participer au championnat du monde de F1. Seul un Américain, Willy Ribbs, avait effectué quelques tours sur le circuit d'Estoril en 1986, au volant d'une Brabham, à l'occasion d'une séance d'essais privés.

L'histoire de Lewis s'assimile à un conte de fées. Un soir de 1995, lors d'une cérémonie de remise de trophées du sport automobile, Hamilton approche Ron Dennis, le patron de l'écurie McLaren, afin de quémander un autographe. Il profite de l'occasion, très poliment, mais avec un certain culot, pour lui demander s'il pourrait un jour occuper le baquet d'une McLaren! Dennis, amusé, inscrit à côté de sa signature: «Viens me voir dans 10 ans».

L'histoire aurait pu se terminer là, mais le petit Lewis a patiemment gravi les échelons qui mènent à la F1: karting, Formule Renault, Formule 3 pour finir par le championnat GP2, l'an dernier, qu'il a totalement dominé. C'est à l'évidence un petit prodige. Après des essais concluants, Ron Dennis a fini par l'engager chez McLaren aux côtés de Fernando Alonso. Une tâche à haut risque dont, ce week-end, il se tire avec un brio incroyable: sur quatre séances d'essais, il s'est montré plus rapide que le double champion du monde à deux reprises, et s'est qualifié sur la deuxième ligne du Grand Prix d'Australie!

Lorsqu'on s'en étonne, il ne bronche pas. «Je n'ai pas eu de problème depuis que nous sommes ici, explique-t-il tout naturellement. L'écurie m'a très bien préparé à ce premier Grand Prix. Elle m'a tout expliqué pendant des semaines: le règlement, les procédures de départ, tout. Le plus étonnant, en F1, c'est toute l'agitation qui règne en dehors de la voiture.»

Il s'exprime sans se vanter, sans la moindre prétention, en toute simplicité. Adorable, on vous dit. «J'essaie toujours de garder la maîtrise de moi. Je me concentre sur mon boulot, et c'est tout. Je sais la chance que j'ai de piloter chez McLaren, et j'ai énormément de respect pour Fernando (Alonso).»

Lewis garde la tête sur les épaules et, avant toute chose, compte apprendre. «Je vais essayer de faire mon maximum pour l'équipe, je suis un battant et je veux être le premier dans tout ce que je fais. Néanmoins, je vais progresser petit à petit. Je veux gagner, mais il faut être réaliste. Si je peux monter sur le podium pour cette première année, ce serait déjà complètement fou!»

En attendant, le jeune garçon écoute sagement les conseils de son équipe et savoure ce bonheur qui lui arrive. «J'étais incroyablement excité quand je suis sorti du garage pour la première fois vendredi matin. C'était une sensation indescriptible. Je voulais être pilote de Formule 1 depuis que j'ai commencé le karting, il y a 15 ans. Aujourd'hui, je savoure chaque heure qui passe!»

Dennis, son patron, l'écoute parler avec un sourire paternel. Son Lewis, il l'a couvé, materné, formé. «À mon fils, je n'ose pas donner de conseil sur ce qu'il doit faire ou pas faire. À Lewis, je peux», précise-t-il avec le sourire.

Du jeune garçon qui demandait un autographe jusqu'au baquet d'une Formule 1, l'histoire est splendide et aurait de quoi retourner les esprits. Celui de Lewis semble parfaitement équilibré. Un futur grand est né.