Charles Hamelin et Olivier Jean rêvaient chacun de finir sur la plus haute marche du podium à la Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste. Après tout, la compétition a lieu à l'aréna Maurice-Richard de Montréal, aussi bien dire à la maison. Et les deux sont des spécialistes du 500 m.

Mais Hamelin, champion olympique en titre sur cette distance et Jean, champion du monde en titre, n'y sont pas parvenus. Ils sont pourtant passés bien près, remportant respectivement une médaille d'argent et de bronze.

Devant un millier de spectateurs acquis à leur cause, les deux Québécois ont lancé la course à fond de train. Hamelin et Jean se sont échangé la tête à deux reprises pendant les trois premiers tours. Leur lutte fratricide a toutefois ouvert la porte au Chinois Wenhao Liang, qui les a coiffés pour décrocher l'or.

« On a eu une grosse bataille Olivier et moi et je pense que c'est ça qui nous a coûté l'or et l'argent, a admis Charles Hamelin. On a perdu de la vitesse chaque fois qu'on se dépassait. La glace ici n'est pas assez rapide pour qu'on puisse faire des dépassements serrés sans perte de vitesse. »

« Il n'y a pas de stratégie d'équipe dans ces courses-là, tu courses pour toi-même. Je fais attention de ne pas nuire à l'autre Canadien, c'est tout », a-t-il ajouté.

Les finales en Coupe du monde font office de répétition en vue des championnats du monde et des Jeux olympiques, rappelle le directeur de l'équipe canadienne, Yves Hamelin. « Sur un 500 m, les athlètes ont besoin de roder leur course pour apprendre à aller chercher la victoire. C'est le seul moment où ils peuvent pratiquer des dépassements à haute vitesse, a-t-il expliqué. Ils ont été fidèles à leur réputation, c'est-à-dire qu'entre Canadiens on ne se donne rien. Les gars sont restés propres, mais ils étaient là pour gagner. »

Les médailles d'Hamelin et de Jean sont les seuls honneurs remportés par des Québécois lors de la deuxième journée de cette Coupe du monde, qui a lieu jusqu'à dimanche à Montréal.

Chez les femmes, l'Albertaine Jessica Gregg a fini deuxième au 500 m. Marianne St-Gelais participait aussi à cette finale. Première de sa vague lors des quarts et des demis, St-Gelais a terminé 4e d'une finale extrêmement serrée. La patineuse québécoise, qui revient d'une commotion cérébrale qui a failli la tenir à l'écart de la compétition, a su tirer quelques notes positives de sa journée.

« Je ne peux pas cacher ma déception. Je pense que je méritais ma place sur le podium. D'un autre côté, je n'ai aucune séquelle, je me sens superbe, a relativisé la patineuse originaire de Saint-Félicien. Je me sentais très, très forte aujourd'hui. Je vais essayer de me reprendre demain.»

Cette deuxième Coupe du monde de la saison est donc encourageante pour le Canada sur la distance du 500 m. Les patineurs unifoliés avaient mis la main sur une seule médaille la semaine dernière à Calgary (une 2e place pour Charles Hamelin). Ils auront la chance de s'y remettre dimanche, puisqu'une deuxième épreuve de 500 m est prévue chez les hommes et les femmes.

Déception au relais

Les succès des Canadiens au 500 m n'ont toutefois pas trouvé écho au relais, une discipline où ils excellent pourtant. Si les Canadiennes ont réussi à se qualifier pour la finale A en terminant deuxièmes de leur vague, les hommes, eux, ont eu moins de chance.

Les champions du monde et olympique en titre ont en effet fini troisièmes de leur vague après un mauvais dépassement d'Olivier Jean. Ils disputeront donc la finale B, qui est ni plus ni moins une finale de consolation, dimanche.

«On ne sera pas de la finale, c'est décevant. Les gars auraient aimé être dans la finale devant leurs partisans », a lâché le directeur de l'équipe canadienne, Yves Hamelin.

La Coupe du monde se poursuit dimanche à l'aréna Maurice-Richard, où auront lieu les finales du 1000 m, du relais ainsi que la seconde épreuve du 500 m.