La Québécoise Christine Girard a écrit une page d'histoire, jeudi, en devenant officiellement la première médaillée d'or en haltérophilie de l'histoire olympique canadienne.

Le Comité international olympique (CIO) a confirmé par voie de communiqué que l'haltérophile obtiendra la médaille d'or des Jeux de Londres en 2012 chez les 63 kg. Elle rejoint ainsi Rosie MacLennan, jusqu'ici la seule médaillée d'or olympique du Canada aux Jeux de Londres en 2012.

«On dirait que  je ne le réalise pas encore, parce que je n'ai pas encore la médaille dans mes mains, mais c'est vraiment une journée spéciale», a déclaré Girard en entretien téléphonique avec La Presse canadienne jeudi après-midi.

«Je n'ai pas douté une seule fois que j'avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour gagner cette médaille d'or, a-t-elle ajouté. C'est très important que mes efforts et ceux de mes entraîneurs, de ma famille et de mes supporteurs soient récompensés de la sorte, même si cette récompense vient après six longues années.»

L'an dernier, l'haltérophile russe Svetlana Tzarukaeva avait été épinglée pour avoir testé positive au déhydrochlorméthyltestostérone, une substance interdite.

Puisque la Kazakhe Maiya Maneza avait déjà dû rendre sa médaille d'or à Tzarukaeva l'automne précédent, après qu'une nouvelle analyse de ses échantillons eut démontré qu'elle avait utilisé une substance interdite, la représentante de l'unifolié a donc pu grimper sur la plus haute marche du podium.

«Quand j'ai su que je passais de troisième à deuxième, j'étais contente, mais passer de deuxième à première, ç'a une implication un peu différente, avait admis l'ex-haltérophile de Rouyn-Noranda l'an dernier. Si on pense à Londres, le Canada n'avait obtenu qu'une médaille d'or, donc j'aurais procuré la deuxième au pays. Et c'est un résultat d'autant plus important pour le rayonnement de mon sport.

«Avant, quand je pensais à ma médaille de Londres, je n'avais que de bons souvenirs, avait-elle ajouté. Maintenant, il y a un petit côté amer qui vient avec parce que la cérémonie de remise des médailles, c'était un moment magique, mais ç'aurait pu l'être encore davantage si j'avais su que j'allais obtenir l'or.»

Girard avait initialement décroché la médaille de bronze chez les 63 kg en 2012. Elle avait vécu une situation similaire aux Jeux de Pékin, en 2008.

Vers la fin de 2016, elle avait reçu une médaille de bronze olympique après la disqualification de la médaillée d'argent, la Kazakhe Irina Nekrassova, en raison de tests positifs révélant son usage de produits dopants. Girard avait terminé au pied du podium dans sa catégorie lors de ces Jeux.

Avant elle, seuls les Canadiens Gerry Gratton et Jacques Demers avaient obtenu une médaille en haltérophilie aux Jeux olympiques. Gratton avait gagné l'argent chez les 75 kg aux Jeux de Helsinki, en Finlande, en 1952, tandis que Demers avait grimpé sur la deuxième marche du podium chez les 75 kg aux Jeux de Los Angeles, en 1984. Girard est donc devenue la première médaillée d'or du pays dans son sport.

«Elle (Girard) est une pionnière en haltérophilie; nous sommes extrêmement fiers d'elle, a déclaré la présidente du COC, Tricia Smith. Christine a toujours incarné les valeurs du sport et de la compétition exempts de dopage. Nous sommes particulièrement ravis qu'elle reçoive enfin la médaille d'or qui lui revient à juste titre.»

Le COC collabore présentement avec les représentants du CIO pour organiser une éventuelle cérémonie de remise de médailles en l'honneur de Girard. La date de cette cérémonie sera annoncée ultérieurement. Quant à savoir à quoi ressemblerait une cérémonie de rêve pour elle, Girard a hésité.

«Je ne sais pas trop, je viens tout juste d'apprendre la nouvelle et je ne fais que commencer à discuter avec le COC, a-t-elle d'abord dit. Mais c'est certain que je veux quelque chose qui soit plus grand que moi. (...) C'est important qu'on souligne cet événement, et je crois que ça enverra un message fort au CIO ainsi qu'aux diverses fédérations sportives de la planète.»