Le Comité international olympique attend d'autres éclaircissements de la part du gouvernement russe concernant la loi anti-gai qui porte ombrage aux préparatifs des Jeux olympiques de Sotchi.

C'est ce qu'a fait savoir le président du CIO Jacques Rogge, vendredi.

La loi, approuvée par le président russe Vladimir Poutine au mois de juin, interdit «la propagande des relations sexuelles non-traditionnelles» et prévoit des amendes pour les gens qui organisent des manifestations de fierté gaie.

Cela a mené à un tollé un peu partout dans le monde et incité plusieurs à exiger que des manifestations aient lieu à l'approche des Jeux qui se dérouleront du 7 au 23 février dans la station balnéaire de la mer Noire.

Le ministre des Sports de la Russie, Vitaly Mutko, a insisté pour dire, encore jeudi, que les athlètes qui prendront part aux JO devront respecter les lois du pays pendant les Jeux de Sotchi. Vendredi, il a déclaré que d'aucune façon la Russie ne ferait-elle marche arrière en raison des pressions politiques.

Rogge a indiqué que le gouvernement russe a fourni, jeudi, des assurances par écrit concernant la loi, mais que certains éléments manquent encore trop de clarté pour qu'il soit possible de juger.

«Nous attendons les éclaircissements avant d'avancer un jugement final sur les assurances», a déclaré Rogge, une journée avant le début des Championnats du monde d'athlétisme à Moscou.

En faisant allusion aux critiques provenant des pays de l'Ouest, Mutko a déclaré à Interfax: «Je ne qualifierais pas la pression de légère. La Russie doit comprendre que plus nous sommes forts, plus cela va déplaire aux gens. Nous avons un pays unique».

«Nous n'avons pas à avoir peur des menaces de boycott des Jeux olympiques, a dit Mutko. Toutes les personnes sensées comprennent que le sport doit procéder de façon indépendante, qu'il est inadmissible que la politique intervienne.»

Jeudi, Mutko a quand même clairement affirmé que la vie privée des athlètes serait respectée, comme le garantit la constitution russe. Ce qui est essentiel, a renchéri Rogge.

«La charte olympique est claire, a souligné Rogge. Le sport est un droit de la personne et devrait être disponible à tous, peu importe la race, le sexe ou l'orientation sexuelle.»

Même si la Russie accepte ce principe, la loi laisse planer la possibilité que des athlètes puissent avoir des problèmes s'ils parlent ouvertement durant les Jeux.

«En ce qui concerne la liberté d'expression, évidemment, c'est quelque chose d'important, a dit Rogge. Mais nous ne pouvons émettre un commentaire sur la loi (avant de recevoir les éclaircissements exigés).

«Je comprends votre impatience à avoir un portrait complet de la situation, mais nous ne l'avons pas reçu aujourd'hui, a poursuivi le président du CIO. Il reste encore trop d'incertitudes dans le texte.»

Rogge a déclaré que le problème en est essentiellement un de traduction.

«Nous ne croyons pas qu'il s'agit de quelque chose de fondamental.»