De minuscules sondes fluorescentes ont permis d'améliorer la précision de la chirurgie du cancer chez des souris, en aidant le chirurgien à retirer toutes les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines, montre une étude publiée lundi.

Les chirurgiens s'aident de plus en plus de l'imagerie pour repérer avec précision la tumeur à enlever, mais «de nombreuses tumeurs malignes sont difficiles à détecter à haute résolution», car les tissus cancéreux présentent de nombreuses variantes, dans leur aspect comme dans leur structure, expliquent les auteurs de l'article, paru dans la revue Nature Biomedical Engineering.

De plus, les techniques d'imagerie actuellement utilisées manquent de sensibilité, et peuvent donc rendre luminescents des tissus non cancéreux - notamment ceux qui ont une activité métabolique élevée, comme le tissu adipeux brun, un type de graisse présent chez les mammifères.

L'équipe de chercheurs du Southwestern Medical Center de l'université du Texas est parvenue à surmonter cette difficulté en concevant une nanosonde qui devient fluorescente uniquement au contact des tumeurs, en utilisant le fait que ces dernières sont légèrement plus acides que les tissus sains.

Injectée par voie intraveineuse à des souris qui présentaient des tumeurs au sein ou aux muqueuses de la tête et du cou, cette nanosonde a permis de détecter et de retirer des nodules cancéreux inférieurs à 1 mm de diamètre, tout en évitant de toucher à des cellules saines.

«La fabrication de ces nanosondes est relativement simple et ne devrait pas être très chère», a affirmé à l'AFP le Dr Baran Sumer, otolaryngologiste au Southwestern Medical Center de l'université du Texas, co-coordinateur de l'étude.

«Des études chez l'homme sont prévues au début ou à la mi-2017», a-t-il ajouté.