Les médecins polonais qui ont réussi à faire marcher à nouveau un homme paralysé cherchent deux autres patients pour continuer à améliorer leur méthode, a annoncé mercredi à Wroclaw (sud-ouest) leur leader, le Dr Pawel Tabakow.

Le genre de blessure à la colonne vertébrale subie par son patient, Darek Fidyka, «est très rare», a précisé le médecin au cours d'une conférence de presse.

Ce traitement peut concerner «seulement des blessures provoquées par un instrument tranchant, comme une machette», a précisé son supérieur, le professeur Wlodzimierz Jarmundowicz, ajoutant qu'il ne voulait pas «donner de l'espoir à toutes les personnes ayant la colonne vertébrale endommagée».

De tels patients seront recherchés à l'échelle mondiale, grâce à deux pages internet précisant les critères de recrutement - l'une en polonais, au centre de réhabilitation Akson de Wroclaw où M. Fidyka est traité, et l'autre à l'institut britannique de l'University College de Londres qui a collaboré avec les Polonais.

C'est un hasard qui a permis au Dr Tabakow d'avancer dans ses recherches commencées il y a douze ans.

Alors que généralement, a-t-il expliqué, on prélève des cellules censées favoriser la régénération des nerfs dans le nez du patient, cette technique a été impossible chez l'ancien pompier, parce qu'il souffrait d'une inflammation des sinus. C'est ainsi que les cellules ont été prélevées dans son bulbe olfactif, ce qui a nécessité l'ouverture du crâne.

Ce procédé est désormais breveté, a précisé le médecin.

Des films ont été montrés aux journalistes, comparant l'état du patient avant et plusieurs mois après l'intervention, y compris le coup de pied que cet ancien gardien de but réussit à donner au ballon apporté par le Dr Tabakow.

Très ému, M. Fidyka a assisté à la conférence de presse, au cours de laquelle il a dû rappeler l'agression au couteau qu'il avait reçu en juillet 2010 de la part de l'ex-mari «alcoolique et drogué» de sa compagne.

Évoquant les progrès de son traitement, il a mentionné le retour des fonctions sexuelles.

«J'espère aller plus loin», a-t-il confié, les yeux humides. «Je pourrais vivre seul, je conduis ma voiture, certes modifiée, mais je la conduis».