Neuf Suédoises ont reçu une transplantation d'utérus dans le cadre d'une procédure expérimentale qui soulève de nombreuses questions éthiques.

Les participantes ont reçu un utérus donné par des membres de leur entourage. Elles tenteront maintenant de devenir enceintes, a indiqué le médecin responsable du projet.

Les participantes sont nées sans utérus ou ont dû en subir l'ablation en raison d'un cancer. La plupart sont âgées d'une trentaine d'années et participent à la première grande expérience jamais réalisée pour déterminer s'il est possible de transplanter des utérus à des femmes pour leur permettre de donner naissance à leurs propres enfants.

Des chercheurs turcs et saoudiens avaient déjà tenté de transplanter des utérus, mais leurs essais n'avaient mené à la naissance d'aucun bébé. Des scientifiques britanniques, hongrois et autres prévoient eux aussi des opérations similaires, mais les efforts suédois sont nettement plus avancés.

«C'est un nouveau genre d'opération, a dit à l'Associated Press le docteur Mats Brannstrom, depuis Göteborg. Nous n'avons pas de manuel à suivre.»

Le docteur Brannstorm dirige le département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université de Guthenburg.

Certains éthiciens se sont questionnés sur la pertinence d'utiliser des donateurs vivants dans le cadre d'une expérience qui ne sauvera pas de vies. D'autres ne s'en formalisent pas, tant que les donateurs sont bien informés, et comparent le tout à un don de rein.

«L'hémodialyse est disponible, mais nous acceptons et nous encourageons même les gens à courir un risque pour donner un rein», a dit John Harris de l'Université de Manchester.

Le docteur Brannstrom a indiqué que les neuf récipiendaires d'un utérus se portent bien. Plusieurs ont eu leurs règles six semaines après l'opération, ce qui démontre que les utérus sont en santé et fonctionnels. Une femme a souffert d'une infection et d'autres ont connu des épisodes mineurs de rejet, mais aucune participante n'a eu besoin de soins importants. Toutes ont pu quitter l'hôpital après quelques jours.

Les transplantations ont débuté en septembre 2012 et les donateurs incluent les mères ou d'autres proches des participantes.

Les récipiendaires seront incapables de tomber enceintes naturellement, puisque les nouveaux utérus ne sont pas reliés à leurs trompes de Fallope. Elles ont toutefois toutes leurs ovaires et peuvent produire des ovules qui ont été prélevés avant l'opération pour créer des embryons par fertilisation in vitro. Ces embryons seront éventuellement transplantés dans les nouveaux utérus pour voir si les femmes peuvent porter leurs propres enfants biologiques.

Le docteur Brannstrom et ses collègues espèrent commencer le transfert des embryons au cours des prochains mois. Les utérus seront retirés après un maximum de deux grossesses, pour permettre aux femmes de cesser de prendre des médicaments antirejet qui peuvent s'accompagner d'effets secondaires indésirables.