La moitié des crises cardiaques ne sont pas détectéee, selon une nouvelle étude américaine. Or, les gens qui ont une crise cardiaque courent beaucoup de risque de récidive mortelle s'ils ne sont pas traités.

«On savait que certaines personnes ont des crises cardiaques sans s'en rendre compte, mais aucune étude importante n'avait quantifié ce risque et surtout, on ne connaissait pas son importance clinique», explique l'auteur principal de l'étude parue dans le Journal de l'Association médicale américaine, Andrew Arai, en entrevue depuis le Maryland. «Les gens qui ont des crises cardiaques sans s'en rendre compte ont autant de risque de mourir que ceux dont la crise cardiaque est détectée. Pour les gens qui ont du diabète, c'est encore pire.»

L'équipe du Dr Arai, qui est cardiologue aux Instituts nationaux de la santé des États-Unis, a suivi un millier d'Islandais du troisième âge pendant six ans et demi. Le risque de mourir durant cette période était de 17% pour les gens n'ayant jamais eu de crise cardiaque, de 28% pour ceux qui en avaient subi une sans s'en rendre compte et de 33% pour ceux qui en avaient été victimes et s'en étaient aperçus. Plus du quart des cobayes avait eu une crise cardiaque, reconnue ou non.

L'étude montre également que les crises cardiaques inaperçues sont détectables par imagerie, mais plus rarement par électrocardiogramme. Cela signifie-t-il que tout le monde devrait se soumettre à un scan cardiaque à partir d'un certain âge? «Non, dit le Dr Arai. Ça coûterait trop cher. Mais il arrive qu'on fasse un scan pour d'autres raisons et qu'on voie des cicatrices sur le coeur. Notre étude montre que dans ce cas, il faut envisager sérieusement un traitement comme après une crise cardiaque.»

Seulement 36% des patients ayant subi une crise cardiaque passée inaperçue prenaient des statines, un médicament très efficace pour prévenir les récidives. C'est deux fois moins que pour ceux dont l'infarctus avait été diagnostiqué.

Le Dr Arai veut maintenant se servir de son échantillon islandais, qui est suivi depuis très longtemps et de manière très complète, pour déterminer si d'autres types de cicatrices cardiaques permettent d'améliorer la prédiction du risque et donc la nécessité du traitement. Il va aussi se pencher sur des marqueurs sanguins. Le risque cardiaque des Islandais est similaire à celui des autres populations occidentales.