Un cocktail d'anticancéreux double la période durant laquelle certains cancers avancés de l'ovaire cessent de progresser, selon un essai clinique présenté samedi à la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO).

Cette étude a montré que le fait de combiner de l'avastin (groupe Roche), qui empêche la formation de vaisseaux sanguins nourriciers sur la tumeur, à une chimiothérapie standard, multipliait par deux, de 3,4 mois à 6,7 mois, la durée médiane moyenne sans progression du cancer ou décès, chez les femmes devenues résistantes à la chimiothérapie traditionnelle à base de platine.

«Ces résultats sont très importants, car le fait d'ajouter de l'avastin (bevacizumab) à la chimiothérapie standard offre une nouvelle option de traitement à 20% des femmes souffrant d'un cancer résistant à la chimiothérapie à base de platine», a souligné lors d'une conférence de presse vendredi le Dr Eric Pujade-Lauraine, professeur de médecine à l'Université de Paris Descartes et à la tête du «Groupe des Investigateurs nationaux pour l'Étude des Cancers ovariens», le GINECO.

Il est le principal auteur de cette étude dont il va présenter samedi les résultats détaillés à la Conférence annuelle de l'ASCO qui réunit plus de 30.000 chercheurs, cancérologues et représentants de laboratoires pharmaceutiques ce week-end à Chicago (Illinois, nord).

«C'est la première fois qu'on parvient à améliorer de façon significative la survie de patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire avec une thérapie combinée», a-t-il dit.

Cet essai clinique international a testé l'avastin combiné à une chimiothérapie standard chez 361 patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire ou des trompes de phallope avec une progression de la tumeur dans les six mois ayant suivi leur dernière dose de chimiothérapie à base de platine.

Quelque 230.000 femmes sont diagnostiquées chaque année dans le monde d'un cancer de l'ovaire dont pour une grande partie la tumeur s'est propagée dans d'autres organes.

Il est estimé que jusqu'à 70% décèdent dans les cinq ans après le diagnostic.

Selon le Dr Pujade-Lauraine, «presque toutes les femmes atteintes d'un cancer ovarien finiront par développer une résistance à la chimiothérapie».