L'utilisation de traitements alternatifs comme l'homéopathie peut parfois avoir des effets secondaires graves pour les enfants, révèle une nouvelle étude.

Des chercheurs australiens se sont penchés sur les rapports compilés entre 2001 et 2003 par les pédiatres du pays, à la recherche d'effets secondaires possiblement causés par des traitements alternatifs comme les remèdes à base de plantes médicinales, les suppléments vitaminiques et les comprimés de naturopathie.

Ils ont mis à jour 39 cas d'effets secondaires, dont quatre se sont révélés mortels.

Leurs résultats ont été publiés en ligne jeudi par le journal Archives of Disease in Childhood, une publication spécialisée du British Medical Journal.

Contrairement aux médicaments conventionnels, dont les effets secondaires sont surveillés à l'échelle nationale, les traitements alternatifs ne font l'objet d'aucune surveillance.

L'étude prévient que 65 pour cent des effets secondaires décelés ont été graves, ont mis la vie du patient en danger ou se sont révélés mortels. Dans 44 pour cent des cas, le pédiatre était d'avis que le fait de ne pas avoir utilisé le traitement conventionnel avait nui au patient.

«Nous savons depuis longtemps que la médecine alternative peut mettre les patients en danger, a dit le professeur Edzard Ernst, qui enseigne la médecine complémentaire dans une université britannique mais qui n'a pas participé à l'étude. Le plus grand risque survient peut-être quand des thérapies efficaces sont remplacées par des thérapies alternatives inefficaces. Dans une telle situation, même un traitement inoffensif, comme l'homéopathie, peut mettre la vie en danger.»

Les quatre décès recensés par les chercheurs ont été attribués à une décision d'utiliser un traitement alternatif plutôt qu'une thérapie conventionnelle.

M. Ernst estime que la population doit être au fait des limites de la médecine alternative et croit que ses adeptes ne devraient pas en exagérer les bienfaits.