Le traitement anti-cancéreux Avastin du laboratoire suisse Roche accroîtrait de 33% le risque de formation de caillots dans les veines des jambes et des poumons, selon les résultats d'une méta-analyse publiés mardi.

Ces chercheurs ont analysé les données provenant de 15 essais cliniques avec l'Avastin (bevacizumab, le nom de la molécule) qui ont porté sur 7.956 malades au total atteint de différents types de cancers avancés du rein, du sein, du poumon et du colon.

Le risque de développer des maladies thromboemboliques était 33% plus grand chez les malades traités avec le bevacizumab à haute et faible doses que ceux du groupe de contrôle souligne le Dr Shobha Rani Nalluri de l'Université Stony Brook à New York, principal auteur de cette recherche parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 19 novembre.

Ces chercheurs ont déterminé que l'incidence de thromboembolisme veineux de tous degrés de gravité chez les patients traités avec de l'Avastin était de 11,9% et de 6,3% pour les cas les plus graves.

Toutefois l'incidence de tous les degrés de gravité de thromboembolisme a varié entre les différents types de cancers chez les malades traités avec l'Avastin, un antiangiogenèse qui bloque la prolifération des vaisseaux sanguins nécessaires à la survie d'une tumeur.

L'incidence la plus élevée a été observée chez des patients atteints de cancer colorectal avec 19,1%, suivi de ceux souffrant d'un carcinome à petites cellules, cancer du poumon le plus commun, avec 14,9%.

Pour les malades souffrant d'un cancer du sein, l'incidence de thromboembolisme a été de 7,3%.

Les patients atteints d'un cancer du rein ont connu l'incidence la plus faible avec 3% de cas de thromboembolisme.

«Les résultats de cette méta-analyses vont aider les médecins traitants et les patients à prendre conscience du risque accru de thromboembolisme avec le bevacizumab» qui jusqu'alors était difficile à détecter dans un seul essai clinique, écrivent les auteurs de cette étude.