Un consortium international de chercheurs a séquencé le génome de la plus ancienne plante à fleurs de la planète, l'Amborella, qui pousse uniquement en Nouvelle-Calédonie, a annoncé vendredi l'université de l'archipel.

Le «Projet Génome Amborella» est porté par plusieurs universités américaines, qui ont associé à leurs travaux, en cours depuis 2009, des organismes scientifiques français ainsi que l'Institut Agronomique Calédonien (IAC) et l'Université de Nouvelle-Calédonie (UNC).

Les résultats de cette étude sont publiés le 20 décembre dans la prestigieuse revue Science.

Arbuste de 6 à 8 mètres de haut, à fleurs claires et à petits fruits rouges, l'Amborella trichopoda, apparue il y a 135 millions d'années, est l'ancêtre des quelque 350 000 plantes à fleurs de la terre.

À l'origine, elle existait sur d'autres continents, mais elle n'a survécu qu'en Nouvelle-Calédonie, grâce à la stabilité du climat, où elle pousse en milieu forestier humide.

«Le séquençage de son génome va permettre de comprendre les mécanismes d'évolution de toutes les plantes à fleurs de la planète», a déclaré Matthieu Villegente, docteur en biologie et physiologie végétale.

«La place de cette plante à la base de l'arbre phylogénétique des plantes à fleurs en fait une référence pour comprendre l'apparition de nouvelles fonctions, comme la capacité des graines à accumuler un maximum de réserves nutritives (protéines, lipides, etc.) dans un minimum d'espace», ont précisé les chercheurs dans un communiqué.

Ces derniers ont comparé les séquences des gènes d'Amborella à celles de plantes antérieures (sans fleurs) et à celles de plantes à fleurs apparues postérieurement.

«Il apparait qu'Amborella se situe à l'interface des deux groupes. La coexistence de gènes de ces deux types au sein d'une même famille est un résultat très original», ont indiqué les scientifiques.

L'Amborella n'est pas considérée comme une plante en danger, mais elle est menacée par la dégradation des habitats et fait l'objet d'un programme de conservation soutenu notamment par la Fondation de France.

«La Nouvelle-Calédonie a une responsabilité mondiale à veiller sur cette plante», a déclaré Bruno Fogliani, chercheur à l'IAC.